lundi 6 décembre 2010

LA FUITE

Acré, v'là le vieux !

LA FUITE, OUI QUI LIXE ?  
IL N’Y A QUE LA VÉRITÉ QUI BLESSE !


Nom de Dieu…mais alors, il n’y a plus de cachotteries… N’importe qui peut parler… Si je comprends bien, ces "président, ministre, diplomate " ont perdu le monopole de la "vérité" …Plus de « Paroles d’Evangile »…plus de « vérités » officielles, plus de catéchisme à répéter à l’aveugle, sans rien comprendre…

 Les voilà tombés de leur piédestal, ces arrogants personnages. Les voilà rabaissés au rang du vulgum pecus, assimilés à de simples « quidam ». Et ils se sont, sauf les plus futés, étranglés de rage. L’ancien ministre des affaires étrangères, un certain Védrine s’étouffe, à la Télé, en parlant de «dictature de la transparence». Le minisre «social-sarkozyste»  Besson, faute d’étrangers à expulser, veut interdire le réseau Internet wikileaks.


La secrétaire d’Etat des Etats Unis, Hilary Clinton présente ses excuses, tête basse, à la Télé américaine., après la « fuite » ! Une vraie figure d’enterrement… Obama lui même parle de comportements irresponsables.  Et pourtant, une petite fuite dans les tuyaux diplomatiques US, c’est plutôt drôle… Plus de secrets à la Maison Blanche…On sait tout. Et les petits voyous de journalistes qui ont mis les pieds dans le plat, les voilà assimilés à des « criminels », des « saboteurs » de relations internationales,  pourquoi pas des  terroristes…

Sans compter que le seul responsable de cette débâcle des grands chefs, n’est autre que l’Armée des USA. En effet un jeune militaire US, victime, du fait de son homosexualité, des moqueries et outrages de ses compagnons guerriers du Pentagone, a voulu tout naturellement prendre sa revanche en transmettant des milliers de documents informatiques à Wikileaks.

Décidément, on savait depuis belle lurette que le pouvoir détruit la raison, efface toute trace d’humour, rend hargneux. Quant à envisager de déclencher une guerre anti terroriste contre la simple expression de la vérité, contre la rigoureuse reproduction des propres « vérités » de ses diplomates, cela peut paraître excessif.

Parce qu’enfin, si cette affaire est grotesque, elle n’a rien de surprenant. D’abord, un « Diplomate », c’est quoi ? Un politicien madré, un entremetteur, un « monsieur bons offices », un finaud, un futé, un machiavélique, un roublard, un rusé, un vieux routier.  Au bénéfice du Prince, il fait bonne figure, il prêche le faux pour savoir le vrai, il espionne, il dissimule. Il ment. Personne n’est dupe, ni les chefs d’Etat ni leurs valets, de la comédie des embrassades, des promesses ou des menaces échangées.

Un Prince d’Arabie embrasse un jour, un Dictateur Perse, pour sans délai demander à un Président US d’empêcher de nuire, voire d’éliminer, ce même dictateur : Faire bonne figure à celui qu’on souhaite faire disparaitre  ne surprend personne sauf ceux qui ont l’illusion qu’un sbire d’Etat a une morale. 

Ce qui apparaît plutôt, dans cette affaire, c’est que la liberté d’expression, dans ces Etats Unis qui prétendent la respecter très généreusement, se trouve être ramenée, si l’on peut dire, à sa « plus simple expression ». Vous pouvez tout dire…mais ne pas répéter ce que je dis.

 Il est vrai que la divulgation du comportement des agents du Pouvoir, diplomates, magistrats chargés de l’anti terrorisme et bien d’autres, si elle en surprend certains, ne fait que conforter le jugement du plus grand nombre . Et que notre cher chanoine du Latran soit épinglé aux Amériques comme un « empereur tout nu », « susceptible et autoritaire » ne nous révèle rien que nous ne sachions déjà.

Ce déballage de 250.000 documents Internet n’est qu’un spectacle, de l’information spectacle. Mise en scène avec cinq « grands » quotidiens d’Europe et d’Amérique,  elle n’est qu’un scoop, un « buzz », un divertissement, une sorte de « jeu du cirque ». Cette « transparence », c’est à dire la représentation des « apparences » de la réalité, et non la réalité elle même, n’est qu’un divertissement, un détournement de l’attention et du jugement. Car la réalité, l’actualité de la tragédie universelle n’est pas, pour l’essentiel, dans les pitreries de ces porte flingues du capitalisme mondial.

Si seulement cette aventure pouvait simplement ouvrir les yeux sur les comportements de ceux à qui, trop aveuglément, nous avons confié un pouvoir, ce serait déjà bien. Et, qui sait, si cette « désacralisation » des puissants, cette dégringolade de leur petit trône, ne réveillera pas notre vigilance, notre résistance à leurs prétentions, notre combat pour une autre forme de relations entre les individus et les peuples

Décembre 2010  AZ





De la Charité

`De la CHARITE

Nous disposons, depuis des années d’un spectacle glorificateur de la Charité. Sur tous les journaux, sur toutes les chaines de télévision, sur les affiches publicitaires, les appels à ce qu’on appelle « votre générosité » envahissent nos cerveaux, provoquent nos émotions pour que notre compassion envers les malades ou les pauvres, se traduisent par des dons, à peine de courir le risque de se sentir coupables. 

Cette mise en scène régulière des désordres sociaux que constituent l’impossibilité pour nombre d’entre nous de se soigner ou simplement de vivre, est le fait des administrations de l’Etat et des modernes « Bureaux de Bienfaisance ».

Le « Téléthon », le « Sidaction », tous ces appels, mis en spectacle, à la charité publique ont deux objectifs qui sont sans rapport avec celui, officiel, de se préoccuper de soulager la misère. Ces deux objectifs sont, d’une part de faire passer la responsabilité de l’Etat, de la Collectivité publique sur chacun d’entre nous, d’autre part, et dans le prolongement de la manœuvre précédente, en nous culpabilisant, de paralyser le jugement de ceux qui « donnent » et de maintenir l’injustice du statu quo en poussant à la résignation ceux qui reçoivent.

Il n’y a qu’à constater les réactions que cette dénonciation de la charité entraine pour s’effrayer d’avoir à persévérer dans cette critique radicale. Comment des gens sensibles à toutes ces misères peuvent-ils comprendre cette critique de la charité. Nos fondamentaux judéo chrétiens, notre vieille culture religieuse, basées sur  la valorisation de la pauvreté, paralysent notre jugement. L’Eternel a dit : Bienheureux les pauvres , les pauvres d’esprit ». La compassion pour le pauvre, la nécessité pour chacun de lui faire la charité est à la fois la certitude  qu’elle pourra durer pour permettre au « bienfaiteur » de racheter ses péchés et lui donner bonne conscience.  La pauvreté doit perdurer jusqu’à la fin des temps puisqu’elle est le chemin vers le bonheur céleste. Alors, si vous la récusez, y a plus rien, disait une auditrice de Radio Libertaire. Et comment pouvez vous tirer dans les pattes de ceux qui font quelque chose.

Et il est vrai que cette critique de la charité, y compris quand, « bien ordonnée, elle commence par soi même », peut être prise pour une marque de mépris, d’indifférence à l’« autre », à celui qui est la « victime ». Il ne s’agit pourtant pas de refuser de l’aide à celui qui en a besoin.  Lorsque je donne à celui qui est dans la détresse de quoi manger, se vêtir, s’abriter, je tente d’éviter d’analyser le sens de cette « bonne action ». Et si j’y repense, si je me sens un peu mal à l’aise après ce « beau » geste, je peux essayer de comprendre ce qu’il signifie, au delà du simple fait que j’ai provisoirement « dépanné un ou plusieurs pauvres. Ce dépannage n’est il pas une façon de ne pas me poser la question de l’origine de cette misère et des raisons pour les quelles la collectivité dont je fais partie a été incapable de trouver, en tant que collectivité, le moyen de prévenir ou de faire disparaître ce qu’il faut bien appeler une injustice.  Ainsi, moi, je peux donner, et l’autre ne peut que recevoir ! Peut on, alors, parler de générosité, de solidarité entre deux personnes dont l’un est le privilégié, l’autre le « débiteur » obligé ? Et ce débiteur, n’est il pas victime, en plus de ses souffrances, d’un certain désintérêt, voire d’une sorte de mépris de ma part ? Si je prends conscience de cette situation déplaisante pour moi, comment y remédier ?

Le « Père de l’Anarchie » prétendait que la Justice, la Morale, ce n’est pas de confier à une Autorité quelconque , le plus souvent dépendante d’un Etat ou d’une Divinité, le soin de distribuer des punitions ou des bénédictions. La justice, c’est le respect de la dignité de chacun par chacun et cette dignité doit être défendue généreusement, sans restriction, et quelque soit le combat à mener pour y parvenir. Or, dans le cas qui nous occupe, c’est bien la dignité de celui qui souffre qui  est atteinte par l’injustice que « ma » collectivité », l’Etat, en l’espèce, lui fait subir.

Le combat contre l’organisation et la pérennisation de la pauvreté est d’autant plus important que, sans lui, sans une large explication de ce qui le justifie, la simple « aide charitable » est un mode efficace de tenir en laisse ceux qui en bénéficient. Elle est depuis la nuit des temps le moyen, pour les pouvoirs de toute espèce, de freiner la résistance à l’injustice, de réduire toute velléité de révolte, de prêcher la résignation, de considérer la pauvreté comme un phénomène naturel et fatal.

Lorsqu’on examine les gigantesques proportions qu’ont pu prendre, depuis un siècle, cette « Organisation Charitable », on ne peut qu’être effaré de l’étendue des méfaits de ce que l’on pourrait appeler, par référence à Pierre Joseph, une « Philosophie de la Misère ». Nous sommes loin des « Bureaux de Bienfaisance » de l’époque de Napoléon trois. Le but est identique, faire taire les pauvres, organiser la pauvreté au mieux. Mais aujourd’hui la « démesure », la croissance, la compétitivité, la stratégie commerciale sont là. Outre la corruption, inhérente au système capitaliste  (exemple La Ligue contre le Cancer), les rivalités entre organismes de charité, (exemple le  patron du « Sidaction » se plaint de celui du « Téléthon » qui lui mange la laine sur le dos), tous les organismes mondiaux de charité non gouvernementale, subventionnés par les pouvoirs d’Etat, se font concurrence en usant de tous les moyens de propagande ou de contre propagande.

Alors, dans ce discours anti charitable, il ne s’agit pas de porter un jugement sur le fait individuel de porter secours à celui qui est dans la détresse. Au contraire, il s’agit de mettre en relief un contre sens : en croyant contribuer à la réduire on installe la pauvreté.  En participant à cette sinistre croisade des puissants et des privilégiés pour conserver le fruit de leur injustice, de leur absence de respect des individus, on renonce à la Justice, on favorise le maintien et le développement de toutes les iniquités de la Société.

mardi 10 août 2010

ANARCHIE ET UTOPIE

ANARCHIE ET UTOPIE



1 , « Manière de Voir », le supplément du « Monde Diplomatique » vient , en juillet 2010 de reprendre une partie d’une séries d’articles parus dans le numéro du mois d'août 2006 du même mensuel, sous le titre "dernières nouvelles de l'Utopie" et le sous titre "Quelle société future ?" met en scène quelques personnages connus ou inconnus qui se réclament "de la tradition libertaire au sens large" (sic), voire de l'Anarchie.
Il m'a paru intéressant à cette occasion de rapprocher ces deux concepts, deux idées un peu rapidement associées et de rechercher ce qu'elles signifient. Il apparaît en effet très souvent que lorsqu'on parle d'Utopie ou d'Anarchie des interprétations souvent diverses et même opposées s'affrontent. Car ce rapprochement entre les termes Utopies et Anarchie continue malheureusement d'imprégner les consciences, illustrant ainsi un conservatisme peureux ou agressif.

L’une des formules habituelles utilisées pour minimiser , banaliser ou ridiculiser la pensée, la philosophie, la morale anarchiste est celle ci : "Il y a , au fond, autant d'anarchies que d'anarchistes"

S’il s’agissait de souligner l’immense portée de l’ "utopie ", de l’idéal anarchiste, capable d’inspirer la réflexion et l’action d’individus et de groupes d’une riche diversité de culture, de tradition, et de leur faire privilégier, dans leurs combats et leur réflexions, tel ou tel mode d’intervention, qu’il s’agisse de l’entreprise capitaliste, de la commune où ils vivent, de l’association qu’ils animent, qu’ils soient soucieux de leur propre renforcement culturel, de ce que Fernand Pelloutier appelait « la culture de soi-même », une seule et même morale, celle du respect de la dignité de chacun, les anime. Leur philosophie, leur modèle de relations sociales est unique, fondé sur la justice, la solidarité, l’équilibre dans l’échange, le « contrat mutuel » en place de l’autorité imposée de la loi. Cette « unité » dans l’immense planète de ceux qui se réfèrent à l’Anarchie, cette diversité sont le propre de ce qui fonde le lien anarchiste. Cette « unité » dans la « diversité » est est le signe, le privilège de la liberté face aux formes multiples de l’autorité des pouvoirs imposés. Elle seule peut freiner et tenter de stopper l’avancée des totalitarismes. Camus écrivait : « L’unité, c’est l’harmonie des contraires, la totalité, c’est l’écrasement des différences ».

De même , lorsqu’on qualifie,sans explications, de "référents" anarchistes, des personnages comme Charles Fourier, Robert Owen, et, à un "adjectif près", le chantre de l'ultra libéralisme, l'économiste Friedrich von Hayek, idole des "libertariens" américains qui s'affublent, pour montrer leur passion pour la Loi de la Jungle capitaliste, d'une défroque "libertaire au sens large"...très large, il convient d’émettre quelques réserves sur le sérieux du projet
.
Cette « Manière de Voir » fait suite à un
colloque tenu en juin 06 aux Etats Unis, à Cap Cod dans le Massachussets. Etait invité, entre autres personnalités, Noam Chomsky, pour débattre d’un "schéma alternatif de Société".

Ce « schéma », cette maquette prévoit notamment la « Polyvalence des tâches », la « Planification participative » , la « Rémunération de la production des biens socialement utiles » selon un barème fondé sur l' « effort » déployé et le « sacrifice» consenti par l'individu . Faut il voir dans ce sacrifice »un appel à une religion dont le « gourou » serait à élire ?
Je suppose qu'un tel langage un tantinet mystique a découragé Chomsky et quelques autres invités du colloque, puisqu’ils ne s’y sont pas rendus..


UTOPIE : LE DOUBLE SENS

Il est vrai que le mot a pris le sens d'une idée impossible à réaliser, d'un concept fumeux, d'un rêve peu cohérent, d'un imaginaire délirant, d'une construction abstraite et illusoire. L' Utopiste n'a pas les pieds sur terre, il vit dans l'irréalité..
Etymologiquement "U- TOPOS en grec ancien signifie le "NON-LIEU", l'utopie c'est le non lieu, c'est un rêve, un projet, tel un voyageur qui n'a posé son bagage sur aucun point de la terre ferme.
Mais à l'inverse de cette acception, on peut voir aussi l'Utopie comme un Idéal dont les contours restent changeants à l'image de l'évolution des Sociétés réelles, Idéal dont on accepte l'idée qu'il ne sera jamais atteint. Cette conception rejoint la simple idée qu'il n'y a pas de Société "parfaite", d'une "absolue" perfection. La recherche de l'Harmonie et de la Justice entre les humains, restera ce mouvement permanent vers un Idéal qui se dérobe. Dans une présentation de ce numéro de « Manière de voir », en aout 2010, Gilles Lapouge cite un écrivain uruguayen pour qui l’utopie est un idéal qu’on ne peut atteindre mais qu’on doit chercher à atteindre. Et il conclut : A quoi sert l’utopie ? A cheminer ». Pour l’Anarchie, ce mouvement permanent vers l’idéal n’est pas seulement un cheminement placide et plein de méditation. Il doit être un préalable à l’action contre l’injustice sociale, contre l’insolidarité et le décervelage des individus. Et que faire si le « cheminement « n’est pplus possible ? Renoncer ou se battre pour poursuivre son chemin. Dans un poème, mis enn chanson, Gaston Couté, dans les années 1900, évoquait l »avidité des propriétaires et exploitants paysans qui ne supportaient pas de voir échapper à leurs terres les chemins qu’utilisaient les voyageurs à pied, colporteurs, trimardeurs, chemineaux de toute origine, pour leurs tâches ou leur plaisir. Chaque année le chemin se rétrécissait, envahi par les sillons volés. Ou donc cheminerai je demain, concluait il, en proposant la révolte.
Ajoutons qu’Il faut aussi accepter l'idée, et c'est plus difficile, que si cet idéal se concrétisait définitivement, nous serions dans une société pacifiée, figée, en un mot une société morte.

Cette dernière signification, à savoir la recherche permanente d’un idéal, donnée à l’Utopie peut aisément se confondre avec l'idéal anarchiste. Mais de tous temps les utopistes n’en ont eu cure : il leur aurait fallu accepter de voir leur édifice inachevé. La non fixité, la non terminaison qu’implique la permanence du mouvement de la vie et de la résistance au réel leur est inacceptable. On est loin du combat pour la dignité des individus ; pour la recherche de solutions équilibrées, harmonieuses et pacifiques aux contradictions, aux confrontations, aux controverses et aux conflits qui forment la vie,le destin et l'actualité des sociétés.

LES REVEURS
Ils sont nombreux, poètes, romanciers, philosophes, écrivains de science fiction, politiciens démagogues à voyager en Utopie. Ils ne sont pas toujours soucieux d'harmonie tel Platon chassant les poètes de sa République !
D’autres ne se font pas d'illusion sur leurs illusions généreuses : Thomas More écrit : "Les meilleurs conseils ne pourront rien dans les Etats où la propriété est un droit individuel, où toutes choses se mesurent par l'argent; et par conséquent le bonheur des utopiens restera pour longtemps un rêve de philosophe."
Humaniste, ami d'Erasme, monarchiste et catholique, exécuté par un roi et béatifié par l'église de Rome, Thomas More homme d'ordre voulait le bonheur du peuple mais non par le peuple dont il redoute la violence. C'est un visionnaire d'une société juste, d'une société dit-il, où "une fois la propriété abolie, six heures de travail par jour suffiront à assurer le bien-être général". Nous sommes en 1516.
Et n'oublions pas que le "non lieu" de Thomas More, ce meilleur état de la République est une île, l'île appelée Utopia. Serait ce qu’on ne peux être heureux que loin des autres, dans une île ?
Rabelais a francisé Utopia en Utopie. Il nous fait rêver au bonheur des habitants de l'abbaye de Thélème. C'est une communauté aristocratique adepte du "fais ce que voudras" mais tout autant soucieuse de la connaissance et de la raison selon cette belle formule de Rabelais : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme."
Robert Owen et Charles Fourrier, ces deux utopistes communautaristes ne se sont jamais présentés comme des "pères" de l'Anarchie ni même comme des inspirateurs de la morale et de la philosophie anarchiste. Ce sont de grands rêveurs généreux.
Fourrier, dans son "Nouveau monde industriel et sociétaire" imagine une communauté fermée qu'il appelle phalanstère. Des tentatives de création de communautés de ce type en Amérique ou en Europe imaginées par ses adeptes (Considérant, Godin) furent des expériences provisoires et isolées dans un milieu hostile et devinrent rapidement des "non lieux", des chimères.
Robert Owen, co-propriétaire d'une usine textile en Ecosse est un réformateur social qui améliore, dans son entreprise, le sort de ses ouvriers. Il propose, en outre, un plan de transformation de la législation du travail. Sa tentative de créer, ex nihilo, à partir de rien, une communauté, une colonie communiste "New Harmony", en Indiana aux USA, échoue également

L'ANARCHIE FACE A L'UTOPIE
Nous avons vu que, Si l'Utopie était prise dans son sens d'idéal à atteindre par le combat permanent contre l'ordre social injuste, si chaque action concrète de résistance, chaque révolte s'inspiraient de cet idéal, elle n'entrerait pas en contradiction avec les principes et la morale de l'Anarchie.
Mais les quelques exemples d'"utopistes rêveurs" évoqués ci dessus montrent la faiblesse de ce que Proudhon appelait "des Sectes". Le "père de l'Anarchie" subit, très concrètement cette fois, et non en imagination les attaques de ces sectes, au prosélytisme agressif.
Il suffit de citer quelques unes des appréciations de Proudhon sur elles, pour saisir en quoi ces sectes n'ont pas, sauf quant à la critique d'un ordre social injuste, de points communs avec l'Anarchie. Bien souvent elles font obstacles aux prises de position et aux propositions d'action des anarchistes.

L'ANARCHIE CONTRE LE DOGME
La liberté de penser, l'ouverture d'esprit, la recherche incessante de l’explication des phénomènes économiques et sociaux, sont le fondement de la pensée anarchiste. Il ne peut s'agir de se satisfaire d'une découverte, d'un savoir qu'on installerait comme absolu, en vérité définitivement incontestable. Tout dogme tout catéchisme toute religion est un frein, une entrave à la pensée libre, à l'évolution des idées vers une morale humaine. Il ne peut y avoir de religion de la raison, de la logique pas plus qu'il n'y a de religion supra terrestre. Rien n'est au dessus de l'entendement de l'homme ancré dans les réalités du présent. La « révérence » à l ‘Absolu conduit d’abord à l’obéissance servile puis au « sacrifice ». L' Utopiste se soumet puis se « sacrifie », pas l’Anarchiste. (1)

(1) - Le 17 mai 1846 Proudhon écrivait à Marx, pour répondre à sa proposition de lui donner une place dans son "association de communistes allemands et de socialistes européens"... "..je fais profession... d'un anti-dogmatisme économique presque absolu. Cherchons ensemble, si vous voulez les lois de la Société, le mode dont ces lois se réalisent, le progrès selon lequel nous parvenons à les découvrir, mais, pour Dieu, après avoir démoli tous les dogmatismes a priori, ne songeons pas, à notre tour, à endoctriner le peuple...faisons nous une bonne et loyale polémique, donnons au Monde l'exemple d'une tolérance savante et prévoyante, mais, parce que nous sommes à la tête du mouvement, ne nous faisons pas les chefs d'une nouvelle religion, cette religion fut elle la religion de la logique, la religion de la raison...".



2. Les remarques et les propositions d’explication sur le thème Anarchie et Utopie, que vous allez lire dans la suite de cet exposé sont inspirées des notes des carnets de Pierre Joseph Proudhon.


L'ANARCHIE CONTRE LE MYSTICISME

Le rêve, l'imagination sous quelque forme que ce soit, poésie, science fiction, roman d'anticipation sont sans effet sur le réel immédiat, sur la vie concrète des sociétés. (3) Les spéculations sur la vie, les prophéties sur le bonheur à court ou à moyen terme, dans l'au delà ou sur terre sont incompatibles avec l'analyse raisonnée des réalités. Analyse et critique qui sont le fait de l'anarchie. L'utopiste au contraire se complait dans ses illusions dans ses chimères dans ce vide. (2 et 5) Cette stagnation béate de la pensée est de son fait. On peut parler à ce sujet de maladie de l'esprit humain (8) puisque le décalque de l'irréel sur le réel a atteint son apogée.
Le futur, l'avenir pour l'anarchiste se construit au présent. Quant à l'utopiste, plus ou moins consciemment il se berce d'illusion; il est mystique ou mystifié. S'il est acteur de la mystification il est un charlatan, un escroc faiseur de vaines promesses. (6) Pour mieux impressionner il se sert de néologisme masquant ainsi le sens commun. Devant le fait qu'il a des difficultés à se faire entendre, devant l'irréalité de ce qu'il expose, il envoie sa secte en Amérique. (10)

L'ANARCHIE ET LA "COMMUNAUTE"

L'anarchie fonde sa philosophie et sa morale sur l'épanouissement et le développement des facultés et des connaissances de l'individu. Il n'est de combat pour la justice que fondée sur l'égalité des personnes, l'équilibre des intérêts individuels.
L'association libre des volontés et des forces s'oppose à la communauté utopiste, à toute forme d'esprit grégaire. La bataille de l'anarchie contre la passivité du troupeau, contre l'uniformisation, contre l'écrasement des différences est permanente. La communauté par la voix de ses chefs, de ses prophètes, de ses meneurs est un facteur d'entraînement du peuple dans une utopie sociale sous une bannière sectaire. (6, 7, 11)
La liberté et la non hiérarchie s'opposent au culte du chef. La capacité de chacun, la participation aux décisions et à leur mise en oeuvre excluant de fait la délégation de pouvoir, forme de renoncement favorisant la soumission au chef, sont au coeur de la pensée anarchiste.

L'ANARCHIE ET L'AUTORITE

Pour l'anarchie les relations sociales sont fondées sur la liberté et la justice. La justice est le respect de la dignité de l'individu. Elle est la règle pour les anarchistes et elle est le fondement de la plus belle expression d'un ordre harmonieux.
Il s'agit donc de trouver des formes d'organisation sociale ou la liberté l'emporte sur l'autorité. Pour réduire la part de l'autorité, le pouvoir doit être près du pôle d'initiative, il doit être le plus dilué possible. Pour l'utopiste communautariste au contraire, l'autorité se justifie par la soumission volontaire du troupeau - éventuellement avec l'excuse du trop grand nombre à conduire. ( 7 ) Le développement de l'autorité, l'abus de pouvoir l'ambition des chefs de secte sont à l'origine d'un système autoritaire développé pouvant devenir carcéral. (7 et 12). Asservir pour rendre libre tel est le credo de l'utopie. Il s'agit pour les dirigeants, le plus souvent, de restaurer d'anciennes castes, de reconstruire une autorité sur l'ancien modèle, de mettre en oeuvre des plagiats politiques ; il leur faut la dictature. (4 et 5) L'enfermement est encore le meilleur moyen de réduire l'homme à l'état somnambulique. (12)



Dans ses carnets Proudhon n’est pas tendre à l’égard des utopistes de son temps. Il voyait dans ce bouillonnement des idées «sectaires» non seulement un enfermement dans l’irréalité, mais surtout l’immense danger d’une paralysie des initiatives et des résistances au présent. Ses observations et ses craintes sont toujours d'actualité. Elles s'appliquent encore aujourd'hui, au temps du grand décervelage médiatique, du virtuel, du subliminal, de la déconnexion du réel dans une société infestée du mysticisme capitaliste. (13)


Archibald Zurvan Aôut 2010



NOTES de Pierre Joseph Proudhon

Les numéros figurant dans cette seconde partie se rapportent aux sujets développés par Proudhon et qui ont inspiré mon texte. (Numéros de 2 à 13) . exemple de référence : C2 102 : Carnet numéro 2 numéro de paragraphe 102 (Edition Marcel Rivière 1960).

2 ...je dois dire "aux fouriéristes de bonne foi que je suis le seul interprète que Fourier ait eu jusqu'ici et que tous ceux qui ont pris ses mythes au pied de la lettre ont été mystifiés par lui..." (C2-102)
3 "...le socialisme actuel...se place tellement loin dans l'avenir, dans les nuages qu'il n'est pas difficile de le convaincre par ses propres aveux, de tendre secrètement à une permanente irréalisation..."
4 "...les communistes de tous degrés en sont là ; il leur faut la dictature; voyez Cabet! (C2-117).
5 "...j'ai à démontrer le faux et le vide de toute Utopie..." (C2-120)

6"...tout ce qu'on peut dire de l'Ecole fouriériste, c'est que le charlatanisme et l'ignorance seuls en font les frais, avec une certaine dose de mysticisme, et qu'indépendamment des intentions secrètes des meneurs, dont nous n'avons pas à nous enquérir, les faits et gestes de cette Ecole prouvent que l'escroquerie et la duperie sont ses seuls éléments...". "...dupe ou escroc, le socialiste n'est pas autre chose..." 'C4- 50)

7 "...dès que le lien social s'élargit sans cesse, à mesure que le nombre des individus augmente, les utopistes ont été induits à concentrer de plus en plus l'Autorité, l'initiative sociale dans un pouvoir ou régence….dans tous les projets d'associations on retrouve, à un degré quelconque, d'une manière plus ou moins prononcée cette idée de l'Autorité...ce qui aboutit toujours à cette conclusion ! "Asservir les hommes afin de les rendre plus libres"...
"...toutes les utopies socialistes ne sont que des reconstructions de l'Autorité, des plagiats politiques, souvent des restaurations de castes, des extensions du Privilège...Leur prétendue science se traîne sur des aberrations du sens commun, qui ne se soutiennent un instant qu’à la faveur de néologismes et disparaissent aussitôt qu'on les réduit à leur expression simple …» C4 104

8 «…. Les Utopies, maladies pédiculaires de l’esprit humain ……C4 104

9 …»Dans le temps on s’amusait de ces nouveautés de rêve, mais aujourd’hui?…nos pères s’amusèrent de ces utopies; ce genre de divertissement est si bien mort que nous ne pouvons pas même en rire…» ‘C4-116)

10 «…manifeste des chefs communistes appelant à émigrer en Amérique, vu que impossible de rien accomplir en France! Quelle bêtise! (C4-178).

11 «…le véritable, l’unique danger de la situation…: le peuple est tout entier dans l’utopie sociale; pour surcroît d’égarement, on s’efforce de tous cotés de le précipiter dans l’utopie religieuse, les uns prenant celle-ci comme antidote du Socialisme, les autres, Pierre Leroux et bon nombre de catholiques comme complément du Socialisme. Utopie sur Utopie. Utopie contre Utopie, voila ou nous en sommes. Les uns opposent à l’idéal de la fraternité l’idéal de l’obéissance et du pouvoir. Les autres veulent nous guérir de la chimère du bonheur ici bas par la chimère du bonheur dans l’autre vie, ajoutant l’ignominie à l’illusion; le plus grand nombre, sur les traces de Fourier, Cabet, Louis Blanc, Pierre Leroux veulent à la fois l’idéal de l’autorité, l’idéal de l’amour, l’idéal du plaisir porté dans le travail même…depuis février (1848) surtout, je m’efforce de pousser le socialisme dans la voie des réformes, je devrais dire des réalités pratiques et positives; je n’ai cessé de combattre l’Utopie sous toutes ses formes, sentimentale, politique, économique, théosophique…». (C8-5)

12 En prison, au secret dans la citadelle de Doullens, en 1850, il écrit:
«..dans la prison, dans le séquestre, les notions du temps et de l’espace s’effacent peu à peu; le sentiment des réalités disparaît; tout devient songe et rêverie pour le prisonnier. C’est asphyxie lente des facultés; les souvenirs éloignés se confondent avec les images présentes. La vie extérieure n’apportant plus rien à l’esprit, on est à moitié dans le royaume des ombres. Le «moi» voltige dans le vague de l’infini. Pour lui ni passé ni présent, ni avenir. Ce n’est pas le néant, ce n’est pas l’existence. Ce n’est pas non plus le «devenir», puisque dans la monotonie des journées, des actions, des songes, il n’ y a plus le sentiment de la succession, il n’ y a ni mouvement ni progrès. C’est une suspension universelle des facultés, c’est une léthargie ayant conscience d’elle-même…comme dans ces songes ou le songeur se voit lui-même comme autre, assiste, témoin étranger, à sa mort, à son enterrement, prononce son oraison funèbre; ainsi le prisonnier se sépare peu à peu de lui-même, il devient son propre sosie; c’est l’âme en peine qui s’accuse comme n’étant pas elle; c’est le somnambule éveillé ou plutôt c’est l’homme réduit graduellement par la soustraction de chacune de ses facultés à l’état somnambulique; c’est encore à cet état que le régime communiste réglementaire réduit l’homme…» (C 8 – 56 57)
«…L’homme qui devrait pouvoir en travaillant, en produisant toujours, visiter son Globe tout entier, l’homme, par la «communauté» est enchaîné par le pied au sol, à la prison ou le malheur l’a fait naître. Car, dès que l’ordre ne résulte pas du libre engrenage des intérêts, dès que la garantie n’est pas assise sur la responsabilité individuelle et la libre action de tous, il faut des sûretés; ces sûretés, ce sera la force. Le communiste aura la permission de sortir une fois l’an, de faire un voyage tous les dix ans. Hors de là il est muré. Que c’est bête le communisme quand on y pense! (C 8- 56)

13 «…Etudions, philosophons mais sans espoir de l’absolu, parce que l’absolu n’est qu’un déguisement de la superstition et de l’ignorance; plus d’utopies, ni d’en haut ni d’en bas, ni dans le ciel ni sur la terre pour vouloir sauver l’humanité; les utopistes religieux ou sociaux sont ses plus grands ennemis…». (C8- 4).

dimanche 11 avril 2010

UN PATRON DE PRESSE à RADIO LIBERTAIRE


N’OUBLIEZ PAS


C’est le titre du livre que vient de publier Edwy Plenel, ancien directeur du journal « Le Monde ». Après avoir présenté ce qu’il appelle son « manuel citoyen » sur France Inter, le 18 janvier 2010, dans l’émission « Le Fou du Roi », il vient en faire la promotion sur les antennes de Radio Libertaire, le samedi 3 avril 2010, dans une émission à vocation non humoristique. Pourtant, certains mauvais esprits ont pensé à tort qu’il s’agissait d’un poisson d’avril.

N’oublions pas, en effet. Le patron d’un « site d’information en ligne » demande aux lecteurs de son manuel de se rappeler le passé, de ne pas effacer l’histoire. Mais alors, jusqu’où remonter dans le temps ? va t-on évoquer devant un ancien « trotskyste » et dans un studio anarchiste les aventures de Trotsky et de son train blindé sillonnant la Russie des années 1917 et suivantes , à la chasse aux anarchistes de Kronstadt et d’ailleurs, à tous les opposants à la dictature d’un parti unique pour qui « la Fin (le pouvoir absolu) justifie les Moyens »(les crimes).

Non, bien sur ! On ne va pas, pour la promotion d’un bouquin, faire porter le poids de l’histoire à l’ engagement de jeunesse d’un invité. Recevoir un ex trotskyste, pourquoi pas ? On a bien accueilli sur Radio Libertaire, entre autres, un « Cardinal » et un contempteur de la « Barbarie Socialiste ». (1)

Et puis, l’ancien directeur de la rédaction du journal « Le Monde » nous précise que, du temps de son militantisme à la Ligue communiste révolutionnaire, il faisait partie des adhérents les moins « sectaires », peut être même un tantinet libertaires. De plus, pour bien montrer son penchant pour les valeurs de l’Anarchie, il nous précise qu’il a installé son entreprise « Médiapart » devant le square « Léo Ferré », à quelques encablures de la Bastille et de la « Commune libre d’Aligre ».

Et comment résister à ce compliment qui nous est adressé, à nous libertaires, d’être les mieux placés pour apprécier la leçon de journalisme « critique et résistant » qu’un ancien chef de la rédaction d’un quotidien de révérence nous adresse au cours de sa présentation radiophonique de ce « N’oubliez pas » ?

Ses exigences en matière de morale journalistique ne peuvent que nous séduire. Albert Camus est son nouveau maître . Il compare son travail de « remémoration et de décryptage » à celui de Camus au journal « Combat » en 1944. Décidément l’accroche « libertaire » est « tendance ». Après Sarkozy et Onfray, ces valeureux capitalistes libertaires, nous voilà, avec Plenel et Besancenot agrippés à nos basques, confrontés au trotskisme libertaire.

Quant à Camus, très critique à l’endroit des journalistes « policiers » et d’une presse entre les mains des puissances d’argent, il aurait été surpris par un « oubli » de Plenel. En 2000, le directeur de la rédaction du « Monde » s’employait à faire coter en bourse son journal. Sans succès. Aujourd’hui il soutient qu’il existait une cloison étanche entre les patrons gestionnaires du journal et lui, simple exécutant rédactionnel avec son équipe.

D’une façon générale le propos unilatéral tenu par Plenel, au cours de l’émission, a ressemblé à celui d’un plaignant dans un procès. Il se dit victime d’un « attentat » (sic), dirigé spécialement contre lui,lors de la parution du livre « La Face cachée du Monde ». ll se présente comme le « bouc émissaire » de ces actionnaires qui l’ont mis dehors, comme le « bouclier » protecteur des turpitudes de ses chefs.. Il se compare à l’écrivain, critique d’art anarchiste, Félix Fénéon, injustement poursuivi par la police et la justice avec d’autres anarchistes dans le fameux procès dit « des Trente »,en août 1894. Victime, il reconnaît avoir commis des erreurs, sans pour autant nous demander l’absolution ni s’engager dans la voie de la « repentance.

Mais Plenel est il, comme il le prétend, une simple victime de calomnies ? Ses 25 années de bons et loyaux services au sein du « quotidien vespéral des marchés », dont 10 ans de direction rédactionnelle, ne peuvent le dédouaner complètement. Tout ce qu’il nous raconte pendant l’émission, il l’a déjà dit et diffusé dans les médias. Il suffit de se référer au « Plan B » pour en retrouver trace. Et il est vrai que les critiques pleuvent. Des interprétations erronées dans l’analyse de la situation des « Banlieues rouges », des fréquentations peu critiques avec des politiciens de métier « (exemples le maire de St Denis, communiste devenu vert, le socialiste Montebourg, Ségolène Royal remerciant les adhérents de son club « Désirs d’Avenir » de s’inscrire à Mediapart et « par ce geste militant de s’inscrire dans la logique participative ». ou encore sa collaboration au groupe TF1 et sa proximité avec François Hollande)

La liste est longue de ces « calomnies » : faux scoops, recapitalisation de l’entreprise (comme Le Monde vient de le refaire). Dans le journal « Le Plan B » de juin 2007, on peut lire, sous le titre prémonitoire « J’oublie tout », le détail des « oublis » de Plenel. Ainsi il avait déjà oublié ses amis : En 2003 il disait à FR3 : « Jean marie Colombani, pour moi, c’est un frère », et sur France2 : « Alain Minc est devenu un ami, et je suis fier d’être devenu son ami ». Pour effacer ses amis, une photo où il siège à une tribune à coté de Colombani et Minc a été en partie gommée pour qu’il n’y figure plus.


Alors, direz vous, que venait t il faire dans notre galère ? A part, inciter les auditeurs de Radio Libertaire à souscrire un abonnement à Mediapart » et faciliter ainsi sa « recapitalisation » ? S’entraîner à répéter une fois de plus son boniment de voyageur représentant placier ? Acheter une ou deux « Indulgences » de notre Eglise anar ? Quand il travaillait sur LCI, en novembre 2006, il avait, pour la promotion d’un bouquin, reçu l’auteur, un fieffé réactionnaire nommé Pierre Rosanvallon, ancien patron d’un Centre d’Etudes en Sciences sociales. Devant les caméras, il s’écria : « …c’est le livre, le Livre politique qu’il faut lire pour préparer la « Présidentielle ». Mon coup de cœur, je le dis tout de suite…Un pavé dans la mare sur le piétinement de notre fonctionnement démocratique…Un seul conseil, Lisez Pierre Rosanvallon…et , les politiques, Prenez en de la graine. »

Bon, alors, on lui achète son bouquin « N’oubliez pas ! » à notre pauvre trotskiste libertaire honteusement calomnié ? Tu crois que, comme celui de Rosanvallon, il va nous servir pour la « Présidentielle » de 2012 ?- Il faudrait en tester les effets, d’ici là.- Dommage qu’il ne soit pas encore traduit en polonais.- On va avoir une « Présidentielle » là bas, d’ici peu. Ah, oui, le père Ubu vient de se cracher avec sa cour au dessus d’un charnier soviétique. Bon, on va attendre un peu avant de nous plonger dans cet instructif « manuel » de politique journalistique !
AZ avril 2010
Les citations sont extraites de plusieurs numéros du « Plan B »
Note 1 : Bourdieu et Castoriadis.