Elysée Reclus s’exprime ainsi dans son ouvrage « L’Homme et la Terre » tome 6 pages 360 et suivantes :
… l’évolution du commerce depuis les premiers ages nous montre de singuliers contrastes. Il commence par être honni : ce fut une honte de trafiquer, et maintenant c’est la gloire par excellence….
… le principe du commerce étant par sa nature même, égoïste,personnel, insoucieux de tout intérêt étranger,…il en résulte que, de nos jours encore, l’opinion publique et les lois officielles respectent le malheureux qui cherche dans le crime, dans l’avilissement systématique d’autrui, les éléments de sa fortune…
… c’est principalement quand il s’agit de races dites « inférieures » que le commerce se gène peu pour procéder à de fructueuses tueries….
…Non seulement le commerce, dans la pratique ordinaire, est mensonge et fraude, mais aussi, par l’ignoble réclame, le commerce est inutilité, obsession et laideur….
… Actuellement, dans chaque pays, le chiffre des transactions commerciales est pris comme étalon de la prospérité. Le point de vue contraire serait plus logique : mieux le sol est utilisé par les habitants, moins devient la necessité de faire voyager les denrées….
…Au lieu de considérer le commerce comme un fétiche, il y a lieu, pour chaque groupe humain, d’étudier quelle serait la meilleure application des forces naturelles dont il dispose et de sa propre activité, puis de les répartir avec sagacité entre l’agriculture, l’industrie et le commerce…
vendredi 21 mars 2008
Dignité et Commerce (Elisée Reclus)
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