jeudi 17 janvier 2008

Onfray "sans famille"

La tragédie de l’orphelin.

Michel Onfray a perdu sa famille. Dans un courriel adressé le 20 12 2007 à notre mandaté aux relations extérieures, il écrit : « …pour ma part, j’ai fait mon deuil : cette famille a cessé d’être la mienne (et j’ai bien eu tort de le croire un temps)…. »

Est ce une fugue ? le besoin de voir du pays, de méditer sur l’ingratitude familiale ? En tout cas cette tragédie personnelle n’a pas entamé la combativité de l’orphelin. Il y a du « Famille je vous hais » dans son apostrophe vengeresse.

Est ce une saute d’humeur ? une passade, un caprice d’enfant gâté ? Ira t il jusqu’à abandonner l’Anarchie, son nom de famille, ce mot dont il écrit dans son « Abécédaire » qu’il n’existe pas et qui, pourtant lui a servi de sésame pour entrer dans la cour des grands.

Pour l’instant notre orphelin est en colère. Deux pages entières de cris de haine et de ressentiment. Il appelle à la rescousse Brassens et Camus , pauvres victimes, comme lui, de la terreur anarchiste (1). Il s’étrangle de grossièretés : « …vous (anarchistes) vous avez chié dans les bottes de Camus.. »

Le malheureux enfant , égaré par la douleur d’avoir perdu sa famille, s’étrangle de rage et profère de vilains « gros mots ».


Commentaire :

La grossièreté du langage n’a d’égale que celle de la pensée. Non seulement Camus a été et est toujours une référence pour les anarchistes mais il a été , de son vivant, un interlocuteur de nos compagnons du journal « Le Libertaire » . Camus, contrairement à notre orphelin, acceptait la controverse, entrait volontiers dans un débat contradictoire, sans se réfugier dans l’injure. Il admettait de douter de ses propres assertions. L’exemple de la discussion qu’il a eu en 1952 avec notre compagnon Gaston Leval, à propos de certains passages de « L’ Homme révolté » est éclairant.

A propos d’une affirmations contestée par Gastob Leval sur le rapport entre Bakounine et la Science, Camus modifia son texte dans une édition suivante de « L’ Homme révolté ». Au lieu de : « Bakounine a été le seul de son temps à déclarer la guerre à la Science », Camus, approuvant Leval, corrigea ; « Bakounine a été le seul de son temps à critiquer le gouvernement des savants »

On peut lire dans l’édition de La Pléiade le commentaire suivant de Roger Quillot : « …Camus a connu Leval en 1945. Sans doute sa sympathie pour les libertaires espagnols le rapprocha t elle du mouvement libertaire français. Après « L’ Homme révolté », il eut avec Leval des contacts plus fréquents. Tout en formulant des réserves sur le langage, il donna son accord sur Le Manifeste Socialiste Libertaire . C’est lui qui proposa le titre de Mouvement socialiste libertaire plutôt que Mouvement de civilisation libertaire. »

Comme dirait Zo d’Axa, ….Passons


Archibald Zurvan. 10 01 08Note ;

(1) Dans son dernier produit, « La Pensée de Midi », Onfray , dès la première page traite les anarchistes de « .. tenants du dogme anarchiste- frères en cela des bolcheviques. »

Aucun commentaire: