LA MORALE DE KARL MARX
Guerre de 1870 :
Chargé par l’Association Internationale des Travailleurs de rédiger et de diffuser un Manifeste contre la Guerre , destiné aux classes ouvrières de France, d’Allemagne, d’Angleterre et des Etats Unis,
Marx, le 20 juillet 1870 écrit à Engels (1):
« ..Je t’envoie « Le Réveil » ; tu y verras l’article du vieux Delescluse ; c’est du plus pur chauvinisme. La France est le seul pays de l’Idée….. ( c’est à dire de l’idée qu’elle se fait d’elle même…) . Les français ont besoin d’être rossés. Si les Prussiens sont victorieux, la centralisation du pouvoir de l’Etat sera utile à la centralisation de la classe ouvrière allemande. La prépondérance allemande, en outre, transportera le centre de gravité du mouvement ouvrier européen de France en Allemagne.. »
Marx ajoute :
« ..La prépondérance, sur le théâtre du Monde du prolétariat allemand sur le prolétariat français serait en même temps la prépondérance de notre théorie sur celle de Proudhon. »
Le « réalisme » des deux compères s’accorde bien , la fin justifiant les moyens, au souhait qu’ils font de la victoire de Bismarck. Engels réplique à Marx le 31 juillet (2) :
« Ma confiance dans la force militaire croit chaque jour. C’est nous qui avons gagné la première bataille sérieuse…il serait absurde de faire de l’ anti- Bismarckisme notre seul principe directeur. Bismarck, en ce moment, comme en 1866, travaille pour nous, à sa façon… »
Auparavant, le 27 juillet 1869, (3) Marx, craignant que Bakounine ne le supplante dans la direction du Mouvement ouvrier international, écrit à Engels :
« Ce russe, cela est clair, veut devenir le dictateur du Mouvement ouvrier européen. Qu’il prenne garde à lui. Sinon, il sera officiellement excommunié. »
Et Engels lui répond : « Si ce maudit russe cherche réellement à se placer, il est grand temps de le mettre hors d’état de nuire. »
PROUDHON ET MARX
Proudhon était mort cinq années plus tôt, en 1865. Mais ses idées et sa morale (il l’appelait sa Justice) inspiraient l’idéal et l’action du mouvement ouvrier , en France et au delà. Marx ne pouvait le supporter. Vingt années plis tôt, Marx avait tenté de circonvenir Proudhon en lui proposant d’être « son » correspondant français dans l’organisation internationale des travailleurs dont il se considérait comme le chef. Dans un post-scriptum, Marx mettait déjà en lumière sa morale. .En concurrence avec un groupe de penseurs allemands
réfugiés à Paris, il n’hésitait pas à faire dans la délation .
Il écrit (4): :
« Je vous dénonce ici Monsieur Grun à Paris. Cet homme n’est qu’un chevalier d’industrie littéraire, une espèce de charlatan qui voudrait faire le commerce d’idées modernes. Il tache de cacher son ignorance sous des phrases pompeuses et arrogantes mais il n’est parvenu qu’à se rendre ridicule par son galimatias . De plus cet homme est dangereux ; Il abuse de la connaissance qu’il a établie avec des auteurs de renom grâce à son impertinence, pour s’en faire un piédestal et les compromettre ainsi vis à vis du public allemand. Dans son livre sur les socialistes français, il ose s’appeler le professeur de Proudhon et prétend lui avoir dévoilé les axiomes importants de la science allemande, et blague sur ses écrits. Gardez vous de ce parasite. Peut être vous parlerais je plus tard de cet individu. ».
La réponse de Proudhon sur ce point, devant le comportement de dénonciateur calomnieux de Marx, est pleine d’ironie doucereuse sous laquelle se cache une sévère leçon de morale.
Il écrit : (5)
« je regrette sincèrement les petites divisions, qui, à ce qu’il paraît existent déjà dans le socialisme allemand, et dont vos plaintes contre Monsieur Grun m’offrent la preuve. Je crains bien que vous ayez vu cet écrivain sous un jour faux. J’en appelle, mon cher monsieur Marx, à votre sens rassis……….Ce que je sais et que j’estime…, c’est que je dois à Monsieur Grun ainsi qu’à mon ami Ewerbeck la connaissance que j’ai de vos écrits, mon cher monsieur Marx… Enfin Grunb et Ewerbeck travaillent à entretenir le feu sacré chez les allemands qui résident à Paris, et la déférence qu’ont pour ces Messieurs, les ouvriers qui les consultent me semble un sur garant de la droiture de leurs intentions. Je vous verrais, avec plaisir, mon cher monsieur Marx, revenir d’un jugement produit par un instant d’irritation ; car vous étiez en colère lorsque vous m’avez écrit.
Grun m’a témoigné le désir de traduire mon livre actuel ; j’ai compris que cette traduction, précédant tout autre, lui procurerait quelque secours ; je vous serais donc obligé, ainsi qu’à vos amis, non pas pour moi mais pour lui, de lui prêter assistance dans cette occasion, en contribuant à la vente d’un écrit qui pourrait sans doute, avec votre secours, lui donner plus de profit qu’à moi. Si vous vouliez me donner l’assurance de votre concours, mon cher monsieur Marx, j’enverrais incessamment mes épreuves à monsieur Grun, et je crois, nonobstant vos griefs personnels, dont je ne veux pas me constituer le juge, que cette conduite nous ferait honneur à tous…. »
Mais avant de donner cette leçon de morale à Marx, Proudhon avait souligné l’outrecuidance qu’il y avait de la part de Marx à fixer, sous son contrôle, les éléments d’une « Economie socialiste » encore balbutiante. Il écrit en réponse à Marx, dans cette même lettre du 17 mai 1846 :
« …D’abord, quoique mes idées en fait d’organisation et de réalisation soient en ce moment, tout à fait arrêtées, au moins pour ce qui regarde les principes, je crois qu’il est de mon devoir, qu’il est du devoir de tout socialiste, de conserver pour quelque temps encore la forme antique où dubitative. En un mot, je fais profession, avec le public d’un anti- dogmatisme économique presque absolu.. Cherchons ensemble, si vous voulez, les lois de la Société, le mode dont ces lois se réalisent, le progrès suivant lequel nous parvenons à les découvrir ; mais, pour Dieu, après avoir démoli tous les dogmatismes a priori, ne songeons pas, à notre tour, à endoctriner le peuple. Ne tombons pas dans la contradiction de votre compatriote Martin Luther, qui après avoir renversé la théologie catholique, se mit aussitôt, à grands renforts d’excommunications et d’anathèmes à fonder une théologie protestante. Depuis trois siècles l’Allemagne n’est occupée que de détruire le replâtrage de M Luther ; Ne taillons pas au genre humain une nouvelle besogne par de nouveaux gâchis….Faisons nous une bonne et loyale polémique ; donnons au Monde l’exemple d’une tolérance savante et prévoyante, mais parce que nous sommes à la tête du mouvement, ne nous faisons pas les chefs d’une nouvelle religion ; cette religion fut elle la religion de la logique, la religion de la raison. Accueillons, encourageons toutes les protestations ; flétrissons toutes les exclusions, tous les mysticismes ; ne regardons jamais une question comme épuisée, et quand nous aurons usé jusqu’à notre dernier argument, recommençons s’il faut, avec plaisir dans votre association, sinon, Non……. »
Commentaire :
Si j’ai choisi de revenir sur cet échange entre deux « pères fondateurs », l’un du Socialisme autoritaire, l’autre du Socialisme libertaire et plus exactement de l’Anarchie et du Fédéralisme anarchiste , c’est que cette correspondance illustre l’opposition radicale qui existe entre les deux visions d’une Société plus juste, d’une morale servant de fondement à l’action , d’une philosophie du Pouvoir et de l’Individu.
Certes, il s’agit aussi d’une rivalité entre deux hommes à forte personnalité, conscients de leur influence dans le Mouvement ouvrier de l’époque, mais , même si la forme des deux lettres échangées est « diplomatique », il ne peut y avoir de « compromis », de « petits arrangements » sur le fond.
Et la controverse engagée alors est toujours aujourd’hui, illustrée par 150 années d’Histoire, au centre des réflexions sur ce que pourrait être une organisation de la Société et de l’Economie sortant du Capitalisme oppressif des organisations gigantesques des Multinationale de la finance , de la production et du commerce et mettant hors d’état de nuire les oligarchies militaro étatiques à leur service , qui imposent aux populations du Monde comme une fatalité irréversible leur loi de la jungle .
Quelles oppositions radicales peut on déceler dans ces deux missives, oppositions toujours actuelles.
1 Faire nombre.
Marx propose à Proudhon d’être son « correspondant » sans expliciter aucun des éléments de sa vision du Socialisme, comme si l’affaire allait de soi. Il ne semble préoccupé que de l’aspect « recrutement » pour la diffusion de ses idées, l’ « endoctrinement », et l’accroissement du nombre d’adhérents à son Association.
Proudhon lui répond qu’avant de se lancer dans la propagande et la recherche d’adhérents, il faut un sérieux travail de préparation quant à ce qu’on entend par « Socialisme » ; Dans ce but toutes les propositions doivent être acceptées, passées au crible de la critique , y compris dans le cadre d’une « polémique franche et loyale »
Ce souci de faire du chiffre, de jouer les sergents recruteurs sans se préoccuper de pédagogie, de faire nombre en jouant sur « l’autorité d’entraînement » et le mimétisme communautaire est évidemment à l’opposé des valeurs de l’Anarchie proudhonienne, pour laquelle l’individu , être social engagé dans les relations solidaires de production et d’échange dans la collectivité, (la force collective) est prééminent.
2 Le Dogmatisme
Ce souci de Proudhon de ne pas se lancer à l’aveugle dans une aventure de type religieux, de ne pas vouloir imposer un nouveau « dogme » en lieu et place du dogme de la « féodalité industrielle et mercantile » , alors que ni lui ni Marx ne peuvent prétendre détenir la vérité en ce domaine comme en tout autre, confirme le respect qu’il porte à l’individu en tant que tel. Nous n’allons pas faire de petits soldats. Nous n’allons pas jouer les porte drapeaux d’une nouvelle religion. L’exemple de Luther est éclairant. Après avoir soulevé les paysans allemands contre leurs oppresseurs féodaux en promettant la liberté « protestante » contre la « servitude catholique », Luther , soucieux de rester du coté de la hiérarchie sociale et des privilèges du pouvoir, les fit massacrer..
Qui, encore aujourd’hui, après Marx, Lénine, Staline (le « petit père du peuple » a toujours son culte en Russie capitaliste) , Trotski, Mao et consorts pourrait nier que Marx n’ a malheureusement fait que donner naissance à une véritable religion, avec tous ses attributs : catéchisme, ligne politique, dénonciations, excommunications, élimination des opposants « hérétiques », confessions publiques de ses péchés avant la mise à mort..
Et, suprême « attentat contre le cerveau » , dirait Blanqui, ce dogme marxiste a porté le drapeau de la logique , de la raison.
Le comportement au quotidien
Quand on lit , dans la lettre de Marx, les propos qu’il tient pour dénoncer son compatriote Grùn réfugié à Paris et en relation avec Proudhon, on est édifié sur la pratique « marxienne » au quotidien dans les relations d’individu à individu. La délation n’est qu’un moyen « réaliste » pour aboutir à ses fins. …
« C’est un dangereux parasite… et pour tenter de provoquer l’orgueil de l’interlocuteur : « …Il se prétend votre professeur.. ; »
De même, Bismarck est notre allié « objectif » pour « écraser ces maudits ouvriers de la Commune de Paris, et ainsi donner toute sa force à notre « dogme » socialiste contre les néfastes influences de la pensée de Proudhon.
Il faut mettre Bakounine « hors d’état de nuire » , lui qui prétend remplacer le « Prophète » du Socialisme , Marx. Et d’abord on prononcera son « excommunication ».
La encore, aujourd’hui, ce comportement indigne, contraire à toute morale humaine, est le lot de ceux qui se réfèrent à Marx et au marxisme. Ceux qui ont fait repentance ( 6 ), après la chute de l’URSS sont les plus actifs en ce domaine . Avides de reconnaissance de la part de leurs nouveaux maîtres et des avantages qui en découlent, ils endossent avec gloriole l’uniforme du renégat compétitif . Quant à ceux qui veulent garder leur foi marxienne et, criant à la trahison de leur prophète, tentent d’ »actualiser » sa morale, ils ont l’excuse d’avoir à rendre des comptes à Satan, puisqu’ils l’ont appelé à l’aide : « Errare humanum est, Perseverare diabolicum ». Mais dans les deux cas leur comportement au quotidien, dans leurs relations avec les autres, est demeuré fidèle à la morale de Marx
Notes :
(1) Edouard Dolléans : « Histoire du Mouvement Ouvrier » Tome 1 page 357
(2) Edouard Dolléans. Opus cité Tome 1 page 358
(3) Edouard Dolléans Opus cité Tome 1 page 359
(4) Pierre Haubtmann « Pierre Joseph Proudhon ». Sa vie et sa Pensée . 1809 – 1849. pages 622, 623 Editeur : Beauchesne Paris
(5) Pierre Haubtmann Opus cité pages 626 627
(6) Spinoza. « l’Ethique » ; La repentance est le redoublement de la faute…
dimanche 27 janvier 2008
ACTUEL MARX
jeudi 17 janvier 2008
Onfray "sans famille"
La tragédie de l’orphelin.
Michel Onfray a perdu sa famille. Dans un courriel adressé le 20 12 2007 à notre mandaté aux relations extérieures, il écrit : « …pour ma part, j’ai fait mon deuil : cette famille a cessé d’être la mienne (et j’ai bien eu tort de le croire un temps)…. »
Est ce une fugue ? le besoin de voir du pays, de méditer sur l’ingratitude familiale ? En tout cas cette tragédie personnelle n’a pas entamé la combativité de l’orphelin. Il y a du « Famille je vous hais » dans son apostrophe vengeresse.
Est ce une saute d’humeur ? une passade, un caprice d’enfant gâté ? Ira t il jusqu’à abandonner l’Anarchie, son nom de famille, ce mot dont il écrit dans son « Abécédaire » qu’il n’existe pas et qui, pourtant lui a servi de sésame pour entrer dans la cour des grands.
Pour l’instant notre orphelin est en colère. Deux pages entières de cris de haine et de ressentiment. Il appelle à la rescousse Brassens et Camus , pauvres victimes, comme lui, de la terreur anarchiste (1). Il s’étrangle de grossièretés : « …vous (anarchistes) vous avez chié dans les bottes de Camus.. »
Le malheureux enfant , égaré par la douleur d’avoir perdu sa famille, s’étrangle de rage et profère de vilains « gros mots ».
Commentaire :
La grossièreté du langage n’a d’égale que celle de la pensée. Non seulement Camus a été et est toujours une référence pour les anarchistes mais il a été , de son vivant, un interlocuteur de nos compagnons du journal « Le Libertaire » . Camus, contrairement à notre orphelin, acceptait la controverse, entrait volontiers dans un débat contradictoire, sans se réfugier dans l’injure. Il admettait de douter de ses propres assertions. L’exemple de la discussion qu’il a eu en 1952 avec notre compagnon Gaston Leval, à propos de certains passages de « L’ Homme révolté » est éclairant.
A propos d’une affirmations contestée par Gastob Leval sur le rapport entre Bakounine et la Science, Camus modifia son texte dans une édition suivante de « L’ Homme révolté ». Au lieu de : « Bakounine a été le seul de son temps à déclarer la guerre à la Science », Camus, approuvant Leval, corrigea ; « Bakounine a été le seul de son temps à critiquer le gouvernement des savants »
On peut lire dans l’édition de La Pléiade le commentaire suivant de Roger Quillot : « …Camus a connu Leval en 1945. Sans doute sa sympathie pour les libertaires espagnols le rapprocha t elle du mouvement libertaire français. Après « L’ Homme révolté », il eut avec Leval des contacts plus fréquents. Tout en formulant des réserves sur le langage, il donna son accord sur Le Manifeste Socialiste Libertaire . C’est lui qui proposa le titre de Mouvement socialiste libertaire plutôt que Mouvement de civilisation libertaire. »
Comme dirait Zo d’Axa, ….Passons
Archibald Zurvan. 10 01 08Note ;
(1) Dans son dernier produit, « La Pensée de Midi », Onfray , dès la première page traite les anarchistes de « .. tenants du dogme anarchiste- frères en cela des bolcheviques. »
Stéphane Courtois sur Radio Libertaire
DE COURTOIS …faisons table rase… (0)
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1. Les « références » de l’auteur :
Il présente (p. 31,50, 52, 79, 91 ) ses analystes « sérieux » : Furet auteur du « Le Passé d’une illusion », A. Kriegel, A. Besançon, B. Henri Levy, P. Ricoeur, J. Julliard, M Druon, J.F. Revel, ainsi que ses amis journalistes des publications diverses : La Croix, L’ Express, Ouest France, Libération
Au Portugal « Le Livre Noir du Communisme » est préfacé par un ex Mao, (comme Courtois) devenu leader d’un parti de Centre droit. .En Suède, Courtois a eu l’honneur de présenter son livre devant deux anciens premiers ministres. En RDA, un pasteur protestant l’a interrogé sur l’éventuelle complicité des habitants avec le régime. A Berlin, à la présentation du livre il fallut appeler la police, A Dresde, dit Courtois, « nous avons assisté à une confession publique « . Quant à Alexandre Iakovlev, ex membre du Politburo soviétique, il a fait éditer le livre en russe. Dans toute l’Europe de l’Est, la foule et les notables béent d’admiration à la présentation du livre. A Prague la foule s’esclaffe devant un portrait de Lénine, Gotwald et un goret réunis. A Bratislava c’est le ministre de la justice qui applaudit. A Sofia, à Tallin ce sont les présidents de la république. A Sarajevo, c’est le criminel de guerre Izébégovitch. Un couac en Pologne ou un opposant au régime stalinien de Jaruzelski critique l’auteur qui préconise « une épuration civique ». S C regrette cette opposition à une franche épuration. Il écrit : « cette attitude ne contribue guère à mettre fin au pourrissement de la société par le communisme… »
.
Enfin, pour écrire ce livre, il a disposé de « l’aide d’un ami fidèle et érudit, Jean Louis Panné », avec qui il a eu l’honneur de signer en 2003 l’appel du « Figaro » pour s’engager et soutenir la guerre en Irak.
Pourquoi ce nouveau titre, après « Le Livre Noir » ?
Malgré les 200 000 exemplaires vendus en France, les 500 000 en Europe et dans le Monde, il fallait tenter de « fortifier » les ventes.. Il était utile de faire un « rappel d’un désastre… »cette triple amputation créée sur le corps d’une Europe pantelante par le pouvoir communiste en 1917, 1939/45 , 1944/48 et de souligner à nouveau les « effets désastreux sur la civilisation, la conscience et l’unité européenne ».(1)
Une autre raison d’écrire ce titre était le fait que « entre 1980 et 1990 la Gauche ne soutenait le travail d’un Chercheur (en histoire de l’URSS), que dans une visée instrumentale…pour peser tactiquement sur l’allié communiste ».(2).
Troisième réponse à la question : Pourquoi ce livre aujourd’hui seule ment ? Il fallait dit l’auteur « …attendre la mort de l’URSS.. » (3)
2. Quel lien entre la terreur stalinienne e l’idéal communiste ?
« …le Socialisme est la forme achevée du totalitarisme. L’expérience soviétique n’a pas tourné au totalitarisme en dépit de son socialisme mais parce qu’elle était socialiste… »(4)
Et puis , comme l’idéologie nazie de Hitler, le socialisme de Lénine est une « brocante intellectuelle » qui a nourri, écrit Furet « .. tant de fanatismes individuels ».. Je suis le premier ajoute SC à « réévaluer » le communisme. Il précise le sens de cette « réévaluation » en écrivant : « L’ Utopie est reconnue par nombre d’auteurs comme l’un des ressorts essentiels de l’idéologie communiste et l’une des raisons de sa dimension criminelle . » (5)
S C s’en prend , d’une façon plus générale à des traditions « utopiques » russes. Il écrit : « …les Bolcheviks ont hérité du marxisme ce désintérêt complet à l’égard du sort des individus. Mais la tradition russe a elle aussi laissé des traces au travers du nihilisme, du netchaievisme et de l’Anarchie… » (6)
S C énonce qu’à la chute du régime stalinien , il y a eu, en Russie, un « changement de valeurs ».(7)
3 Les Critiques ?
Courtois tente de prévenir la critique. Il écrit : « …on est surpris de voir en France, s’exprimer haut et fort, sans vergogne, une puissante mémoire d’un communisme perçu comme globalement positif.. » et citant B H Levy : « ..le communisme bénéficie de la bonne vieille clause de l’idéologie la plus favorisée » (8)
S C , pour prévenir la contestation de sa thèse, fait un cours de déontologie sur le métier d’historien. Il écrit : « L’histoire implique une démarche scientifique et répond à une logique qui est celle de l’établissement et de la transmission des connaissances selon les règles du métier . » et encore : « avant d’établir un récit historique l’histoire se doit de prendre en considération tous les faits… l’amnésie à géométrie variable est le propre de la mémoire. Mais l’histoire ne peut s’accommoder de ces arrangements de chacun avec soi même . » (9) .
Sur la question de son parcours idéologique , S C fait très clairement son auto critique.. Toutefois il ne veut pas être le seul à assumer son erreur de parcours et il tient, au long de 12 pages, à y impliquer ses anciens amis du PCMLF, de la LCR ou du PCF.. Il précise qu’il était en bonne compagnie, avec une ancienne ministre de la Justice : « ..Pourquoi aucune voix n’a t elle demandé à Madame Lebranchu d’expliquer à quelle forme de raison ou de déraison répondait son engagement de jeunesse … » ? Pour ce qui est de sa « repentance » personnelle ses accents sont vifs et emprunts de religiosité. : « …ma vie ordinaire d’activiste mao spontex fut un engagement au caractère imbécile et dangereux…imbécile , en effet, car quel pouvait être le sens d’une révolution dans un pays démocratique ? »… » dangereux de récupérer des armes »…et d’avoir « à passer des années dans les prisons de la république ».
Questionné par de jeunes allemands de l’Est, « Pourquoi vous êtes vous engagé à l’ extrême gauche après mai 1968 ?. », il écrit : «…réponse difficile à faire à ces gens qui ne comprennent pas pourquoi des jeunes gens normalement intelligents et libres de leurs décisions ont pu, à ce point, prendre des vessies pour des lanternes. »
Cette repentance, ce redoublement de la faute, dirait Spinoza, ne va pas sans une certaine gloriole. Il se compare à Gide, critiqué en 1936, à son retour d’URSS par ses anciens amis, pour son hostilité au régime stalinien. Il est fier de s’être « réinséré dans la Société pour y faire valoir ses talents »
Mais, comme la repentance signifie que l’on se pardonne et qu’on redevient un pur, il est possible de faire l’éloge de « ceux qui abandonneront plus ou moins rapidement l’idéologie, après avoir compris qu’elle était en relation étroite et nécessaire avec la mise en œuvre de la Terreur. »
Il peut donc, désormais épuré, faire « valoir ses talents ». Il écrit, sur le thème de la démocratie : « Qu’est ce qu’une démocratie libertaire qui rejette la culture du suffrage universel .. »? Sur le même sujet il philosophe : « Qui affirmerait qu’il n’y a pas une nature unique de la démocratie, sous prétexte que celle ci prend les formes diverses de république parlementaire, de monarchie constitutionnelle ou du régime présidentiel ? »
Pour S C, cette « démocratie » de rêve risque d’être « dénaturée ». Le danger est représenté par « les survivants au Communisme…regroupés à l’Ouest dans de multiples sectes…ils tentent de faire revivre ce communisme… en engageant la lutte contre la Mondialisation. ». De même ces « survivants » osent s’en prendre au « respect de.la personne humaine et de la propriété privée, son corollaire incontournable. »
Ainsi qu’il souhaitait en Pologne, une « épuration », S C s’oppose à une amnésie, une amnistie des crimes communistes. Il écrit : « si une amnésie, une amnistie rampante sont des expédients commodes dans l’immédiat, elles ne permettront pas, à terme, d’accéder à la pacification des esprits. ». Il est dommage qu’un Nuremberg du Communisme soit « techniquement impossible », dit il.
Toujours dans le domaine de l’analyse philosophique et sociale, S C interprète à sa façon la citation suivante d’Antoine Vitez : « Ce qui s’accomplit aujourd’hui est la fin du socialisme autoritaire ». S C , en effet, traduit : « Antoine Vitez est lucide sur la mort du communisme, système et idées ».
CONCLUSION
S C conclut modestement par un éloge de l’honneur et de la lucidité, éloge dont il ne semble pas se mettre à l’écart. Il écrit : » Tous les hommes qui ont été communistes ne persistent pas dans l’aveuglement et le déshonneur ». Il souligne que c’est son livre qui ouvre le grand procès du communisme, ajoute, que contrairement au vers de l’Internationale, « on ne peut pas, du passé, faire table rase »
On peut simplement, en maquillant la complexité de l’Histoire des hommes et des Idées, en choisissant le parti de l’Ordre capitaliste, brandir le drapeau glorieux de la revanche du renégat.
Archibald Zurvan Janvier 2008 (d’après des notes de 2003)
Notes :
(0) Stéphane Courtois, historien, est notamment l’auteur du « Livre Noir du Communisme » et de « Du Passé faisons table rase ». C’est ce dernier texte qui fait l’objet de cette analyse.
(1) il évoque une « unité » illusoire et mise à mal , indépendamment du pouvoir soviétique, par les conflits capitalistes et nationalistes.
Quant à la « conscience » , il serait bon de savoir ce qu’un « Ex Mao » entend par ce concept
(2) S. C parle d’or : il vaut mieux être instrumentalisé par la Droite.
(3) N’ y a t-il pas , dans cette réponse un petit coté « détrousseur de cadavre » ?
(4) S C se réfère pour énoncer ceci à un certain Martin Malia (orthographe incertaine), professeur d’histoire à Berkeley et conservateur convaincu
(5) L’auteur oublie qu’il a lui même épousé la cause des militants communistes adhérant à un projet qui se voulait universel et libérateur. Que cet idéal ait été dévoyé ne retire rien à leurs espoirs généreux et à leurs engagements
(6) l’utopie peut être une chimère et un danger si on l’enferme pour l’imposer dans un système clos signifiant la fin de l’Histoire. Mais elle peut être simplement l’idéal vers lequel tendre ; un mouvement permanent vers une harmonie , une Justice dans la Société.. Quant à écrire que l’Anarchie se désintéresse du sort de l’individu, alors que toutes ses valeurs, toute son histoire , tout son humanisme , placent l’individu au centre de son combat, il faut s’étonner de l’ignorance de l’auteur.. D’ailleurs il pressent la faiblesse de sa thèse et pour se persuader lui même de la justesse de son analyse il fait de Lénine le Dieu communiste tout puissant . On lit : « Puisque c’est Lénine seul qui a défini l’idéal, la doctrine, qui a fondé le parti, le régime et la terreur, quel décalage peut il exister entre idéal communiste et réalité ? »
(7) Oui : du Capitalisme d’Etat on est passé au Capitalisme privé. Avec la même oligarchie à la tête des pouvoirs économiques et politiques. Est ce l’ apparition de « nouvelles valeurs» ?
(8) Plutôt que de préciser quels sont les points de son livre contestés par d’autres historiens, l’auteur pose une affirmation générale . Il y a fort longtemps que le régime soviétique est critiqué par ceux qui sont sensibles à la générosité d’un idéal et à son dévoiement par un dictateur et sa clique. L’arrogance est plutôt du côté de ceux qui ont intérêt à la conservation d’un Ordre injuste qui leur profite et qui pourrait être chamboulé par un soulèvement contre eux.. Ainsi, Claude Imbert , directeur du Point écrivait : « Le livre noir du communisme tombe chez nous à point. A tous ceux qui ne voient , à nouveau, que défauts à notre démocratie libérale, les deux calamités du siècle – la fasciste comme la communiste- montrent que les sorties hors système débouchent volontiers sur des marécages funèbres. » Notons aussi que les défauts de la « démocratie libérale » dont parle C Imbert, ne préoccupent pas SC qui en 1995 critiquait la grève de décembre : «… alors que le pays était paralysé, nombre de français ont approuvé un mouvement provoqué par quelques milliers de roulants de la SNCF bien encadrés par des militants communistes de la CGT. »
(9) Bien que le mot « histoire » figure en lieu et place du mot « historien », est- ce de la part de l’auteur une sorte d’auto- critique. ?
Quant aux « règles du métier » l’auteur reste muet.. Sauf à considérer que l’historien « …n’est pas comptable de l’usage que font les uns et les autres de ses résultats ( de ses recherches)…Il lui importe seulement que ses résultats soient incontestables dans l’établissement des faits et raisonnablement objectifs pour ce qui touche aux interprétations. »
mercredi 2 janvier 2008
L'Anarchie selon M Onfray
L’ANARCHIE ET LES ANARS…
………. SELON ONFRAY
décembre 2007
Au Comité de rédaction du Monde Libertaire
Compagnons,
Y en a marre.
Vous avez certainement lu le numéro de novembre 2007 de la revue « Lire ». ( page 33 "mon abécédaire".ma définition de l’ « Anarchie », et reproduit ci dessous). Le Monde libertaire et Radio libertaire, au travers de leurs responsables et leurs animateurs y sont vilipendés, traînés dans la boue par un « intellectuel » (sic) qui prétend que l’Anarchie n’existe pas, que nous ne sommes même pas des anarchistes puisque nous ne sommes pas des activistes de la « micro révolution » embrigadés sous son drapeau frelaté du soi disant « Socialisme libertaire ».
Traiter ces propos par le mépris n’est pas suffisant . Relayés par les médias du Pouvoir, ils contribuent à renforcer la propagande officielle tentant, depuis des lustres, de montrer l’Anarchie comme une illusion d’utopistes et comme vecteur de désordre et de violence aveugle..
Au sein même de notre fédération et de nos « œuvres », ML, RL, ce matraquage des valeurs de l’Anarchie produit ses effets dommageables. Ainsi le Comité de rédaction du journal est stupidement attaqué pour avoir refusé un papier sur notre soi disant dérive « droitière » (Ah les marxistes !). Ainsi, ce matin on pouvait sur RL entendre un animateur parler de « prise d’otage des usagers » à propos des grèves qui se préparent cette semaine. Quant au secrétariat de RL, il est attaqué par un responsable d’émission, pour prévarication..
Enfin, cerise sur le gâteau, un responsable de groupe de notre fédération donne une interview à une radio aux ordres, chienne de garde du pouvoir (France culture), pour conforter l’auteur de l’entreprise de dénigrement de la FA publiée dans la revue Lire, et regretter (sic) que notre journal, par ses articles venimeux ait « assassiné » l’intellectuel en question..
Ne restons pas indifférents à ces attaques. Pour ma part, en espérant que d’autres compagnons réagiront, je vous envoie le texte joint
Le 8 novembre 2007 Archibald Zurvan : ce texte n'est pas paru au ML
AGRESSION A RADIO LIBERTAIRE et AU MONDE LIBERTAIRE
Rassurez vous , amis et compagnons de route, il ne s’agit que d’une agression verbale. Voici les faits :
A l’occasion de la délivrance du « Master universitaire et populaire d’Anarchie »par le professeur émérite Michel Onfray, les équipes permanentes et les collaborateurs du journal et de la radio ont été recalées. Comble de honte, ces humiliations étaient accompagnées de commentaires venimeux de la part du Président du jury, en l’occurrence le même et distingué professeur Onfray.
On peut lire dans le numéro de novembre de la revue « LIRE » :
« …Il n’y a pas d’Anarchie mais seulement des preuves concrètes d’anarchisme. Dès lors on trouve moins d’anarchistes au Monde Libertaire, à Radio Libertaire ou dans les prisons dans le secteur des terroristes, que sur le terrain, actifs et praticiens. »
Il y avait longtemps que nous n’avions pas été classés, même par nos ennemis de toujours dans le « secteur des terroristes ». Aucun des « intellectuels « à la mode, chiens de garde et cautions de l’Ordre établi, n’avait repris cette belle formule.
Passons sur le fait que , dans un abécédaire personnel, un « philosophe » (sic) qui se charge de définir le mot anarchie, affirme que l’Anarchie ça n’existe pas et que ceux qui oseraient dire le contraire ne sont que des « gardiens du temple, des grands prêtres estampillés… », estampillant lui même son « Université Populaire » comme une « pratique » , une « micro révolution » anarchiste.
POURQUOI TANT DE HAINE ?
Je me suis demandé quelles raisons pouvaient expliquer un tel comportement, alors que quelques uns de nos compagnons lui vouent une admiration béate, séduits qu’ils sont par un « Maître » à penser en perpétuelle effervescence médiatique, étourdissant ses auditoires sous un flot de sentences définitives bien que souvent contradictoires .
Le maître s’épanche quelques fois en leur sein, se considérant comme « assassiné » par les rares critiques de notre radio ou de notre journal. (Voir sur ce point l’interview d’un membre d’un groupe FA sur France Culture)
Une autre raison de ce comportement, à la limite du pathologique pourrait relever, selon moi, du complexe dit de la « dette de reconnaissance ». En effet, si Michel Onfray est aujourd’hui célébré sur tous les « fenèstrons », sur les radios, dans les revues, il le doit en grande partie à Radio Libertaire.
Il y a dix ans , en effet, alors qu’il n’était qu’un débutant en littérature ( il venait de publier « La Politique du Rebelle »), un inconnu, pourrait t on dire, Radio Libertaire l’invitait dans ses studios pour dialoguer avec lui, pour analyser, approuver ou contester le contenu de son livre, le faisant ainsi débuter dans le monde des médias. Cet honneur que nous lui avons fait, cette reconnaissance qu’il nous doit, lui sont devenus , au cours de ces dix années, insupportables. Il y a du « Monsieur Perrichon » la dessous, dirait Courteline. C’est ce qui s’appelle aussi, plus vulgairement cracher dans la soupe.
Y A PLUS d’ ANARCHIE.
Mais puisque pour l’honorable professeur , tel Saint Michel terrassant le dragon de l’Anarchie, cette dernière est hors du sujet, ne poursuivons pas la polémique.
Laissons notre « ami » à ses fréquentations politico médiatiques, laissons le bavarder en toute amitié, mais jouant de la férule, avec les maîtres du Monde. Souhaitons lui de devenir le nouveau gourou du « Socialisme Libertaire » . Qu’il aménage, en rebelle micro révolutionnaire, les multiples « jardins d’Epicure » d’un Capitalisme épuré de sa fièvre libérale, . Qu’il salue respectueusement l’Etat, protecteur des pauvres, qu’il honore cette grande rencontre électorale à la De gaulle entre le peuple et son maître. Qu’il s’agenouille devant le Parti Communiste français pour le supplier de rassembler les « forces de Gauche », qu’il se prosterne devant la sainteté du travail salarié, et la reconnaissance du « père ».
Vaste programme pour le « Socialisme Libertaire » à la sauce odorante de son « Université du Goût ».
Et pourquoi pas un grand parti « micro révolutionnaire », un vrai parti socialiste libertaire, avec un petit père du peuple, qui, si le PC refuse la tâche, pourrait être le beau Michel. Un boulevard s’ouvre devant lui .
NOV 2007 Archibald Zurvan
NOTA la critique de « La Politique du Rebelle, après l’interview de Michel Onfray sur Radio Libertaire.en février 1998 dans l’émission « Chronique Hebdo » peut être lue sur le « blog » ainsi intitulé :
http://archibaldzurvan.blogspot.com/
mardi 1 janvier 2008
ECOLOGIE OU ANARCHIE ?
Au Monde Libertaire (1)
Le 12 décembre 2007,
Compagnons,
Dans le numéro 1494, vous publiez un article appliqué de mathématique appliquée signé Bekaert et qui évoque avec admiration les positions de Pelletier sur l’écologie et la décroissance assimilée par l’auteur de l’article au malthusianisme.
Pour éclairer le lecteur, qui pourrait se demander ce qu’est la position contraire aux affirmations de Pelletier , je vous demande de publier mon article de décembre 2006.
Il sera d’autant plus actuel et en phase avec les positions que nous considérons comme justes, que se tient en ce moment en Indonésie , à Bali, une conférence internationale sur le Climat.
Salut et fraternité.
Archibald Zurvan . Chronique Hebdo
(1) article non publié.
Ecologie ou Anarchie
Depuis plus d’une décennie Il (1) oppose l’écologie à l’anarchie. Selon lui, il faudrait choisir son camp. Ce langage binaire ne présage rien de bon pour l’analyse du phénomène écologique rapporté aux valeurs de l’anarchie, à son mode de pensée et son mode d’action.
Quelques pétards mouillés :
Les Médias :
Dans les deux numéros du ML 1456 et 1457, à propos d’un certain « Catastrophisme » et du « complot » ourdi par les grands prêtres de l’idéologie dominante, l’auteur des deux articles s’en prend à l’écologie telle qu’elle est mise sur la place publique par les médias et notamment par les présentateurs et journaleux de la télévision. Il nous fait découvrir (sic) une nouveauté extraordinaire à savoir que les chaînes de télé sont entièrement sous la dépendance des dominants, Etat et capitalistes ! Cette main mise déconcertante influencerait leur façon de traiter l’actualité ou les sujets de fond ! Ah, bon, nous ne savions pas que les journalistes entonnaient la même chanson que leurs maîtres capitalistes, y compris dans l’exploitation de conceptions écologiques qu’ils pourraient utiliser, soit pour les discréditer soit pour en tirer profit !
Les Entreprises capitalistes :
Il attaque également la récupération capitaliste des thèses écologiques. Ca n’est pas non plus nouveau ! Le phénomène de la récupération des idées ou des projets qui sont susceptibles de dégager du profit est mis en pratique depuis fort longtemps dans tous les domaines de l’activité économique. Peu importe que ces thèses ou ces projets reposent sur des valeurs totalement étrangères au système capitaliste.
Les Politiciens :
Il attaque enfin les politiciens de l’écologie, ce qui, là également, consiste à enfoncer des portes ouvertes. On sait bien que le parti écologique n’a pour objectif que de produire des politiciens et de leur assurer une rente de situation dans un système économique et social capitaliste qu’ils ne contestent pas fondamentalement.
Ces trois attaques contre les médias, les capitalistes soutenus par l’Etat et les politiciens ont selon Lui un dénominateur commun : le catastrophisme, comme si l’utilisation de la peur, comme moyen de domestication n’était pas là encore une pratique utilisée couramment par les trois acteurs cités plus haut : médias, capitalistes et politiciens.
La « Peur » :
Il découvre le « catastrophisme », la mise en scène de la peur comme moteur d’une action capitaliste et politicienne. Quelle surprise ! cette découverte impressionne tellement cet ancien combattant, excité à l’idée de relancer son sujet de diatribe préféré, qu’il ne l’aperçoit qu’à travers l’écologie.
Ce qui est plus grave c’est qu’il impute à certains « militants » anarchistes (sincères, comme il le dit avec beaucoup de commisération) cette forme de pratique manipulatoire. Il s’agit d’une sorte d’accusation envers ceux dont il prétend être le compagnon alors que le catastrophisme est hors de la pensée, de la morale et de l’action anarchiste.
De l’imposture ou du « trompe couillon ».
Pour faire accepter ses thèses, il prend des points d’appui sérieux : d’abord celui du vieux maréchal Pétain et son slogan du retour à la terre ; ensuite et pour faire bonne mesure, les adeptes du fascisme. Pour lui, approuver les thèses écologiques, même si elles sont fondées sur des constats, relève d’une idéologie autoritaire. La dictature écologique n’est pas loin. Une curieuse argumentation qu’il avait formulé en 1993 pour justifier cette comparaison hardie entre écologie et fascisme, ne manque pas de sel: je cite l’auteur : « Non, les écologistes ne se situent pas (complètement) à gauche. Ils se situent réellement, idéologiquement, philosophiquement, en partie historiquement, largement politiquement, en travers, en partie à gauche, à droite et au centre. Qui peut prétendre sérieusement le contraire ? Il n’y a, à ma connaissance, qu’un seul mouvement qui ait eu une telle position, un tel croisement complexe mais réel : le fascisme. » Avec cette expression étrange « de travers » l’auteur prétend justifier l’analogie qu’il fait entre fasciste et écologiste. Que voilà une affirmation présomptueuse : n’est-ce pas parler à tort et à travers !
La Science, la « vraie ».
Tartarin aimerait sans doute chasser l’anarchiste qui défend les thèses écologiques sans approuver le comportement de ceux qui les utilisent à des fins de pouvoirs. Haro sur ceux qui font confiance à une science sans conscience, la majorité des scientifiques considérant le réchauffement de la planète en partie lié à l’activité humaine ! Quand à lui il prend pour argent comptant l’affirmation d’autres mais vrais scientifiques qui estiment eux que le réchauffement de la planète n’est que :
Soit une vue de l’esprit soit un phénomène naturel et fatal.
Le « complot »
Sous prétexte que ceux que nous combattons, mais qui vivent dans le même Monde que nous, font les mêmes constats sur la dégradation de l’environnement, et s’en servent pour élaborer et mettre en place des mécanismes inopérants ou dérisoires (2), et ce dans leur seul intérêt financier, nous serions leurs complices. Puisque nous faisons les mêmes constats, et bien au delà, sans même avoir besoin des statistiques et des rapports de l’ « Ogre » capitaliste (le GIEC), nous ne pouvons être que les dupes d’un vaste « complot » . Trompés et complices, tels sont les malheureux anarchistes (pourtant sincères !)
La Hargne.
Cette agressivité contre ceux qui osent mettre en cause les comportements humains dans la dégradation de la Planète (climat, couche d’ozone, pollutions diverses des éléments, nucléaire …) témoigne, à contrario d’ une acceptation tacite sinon d’une propagande pour les formes actuelles productivistes mondialisées du capitalisme hégémonique. Elle témoigne également de l’acceptation d’une morale réactionnaire apologétique du « travail », et comme dirait ce vieux maréchal : de la famille et de la patrie.
Vive le « Productivisme » !
Le combat pour l’écologie, la décroissance ou toute lutte contre les effets désastreux du modèle économique dominant, serait un désastre pour les démunis, les « masses » dominées et pillées du Monde. Elles seraient privées du droit de bénéficier des avantages de la Société des plus riches ! Notre modèle serait le leur, comme disaient les premiers colonialistes. Peu importe leur culture, leur histoire, leur autonomie perdue, leur capacité d’agir par et pour eux mêmes étouffée. La Société du gaspillage leur ouvrira, s’ils travaillent bien , des horizons radieux. Vive l’efficacité financière mondialisée imposée aux peuples barbares et incultes !
Permanence du galimatias.
On pourrait dire que l’auteur a fait une fixation sur l’écologie puisque depuis de nombreuses années il nous sert la même antienne, il nous abreuve de son galimatias, de son pathos entortillé, de sa logorrhée insipide. C’est par le fait qu’à deux reprises le ML ouvre ses colonnes à un discours sur l’écologie, contestable, confus et pesant que j’ai pris la peine de répondre.
C’en était trop. Soyons également cuistre ! Errare humanum est, perseverare diabolicum.
2 décembre ! 2006 Archibald Zurvan
-1 Philippe Pelletier
-2 L’ex-vice président des USA et futur candidat à la place de Bush, Al Gore édicte dix « commandements » pour lutter contre le réchauffement planétaire. Parmi ces dix commandements, on peut lire : « Changer d’ampoule électrique ». ou encore « Evitez les emballages doubles ». Le onzième commandement « écologique » est le suivant : Si cela ne marche pas : Priez !