SCIENCES PO : LES « INDIGNÉS » du « HAUT DU PAVÉ »
En ces temps de tempête sociale et de protestations contre la misère et ses agents, on aurait pu imaginer que les problèmes posés aujourd’hui par le vivier des gouvernants de la République soulèvent des « indignations » de fond. Il n’en est, malheureusement, rien. Ce sont les affirmations de la Cour des Comptes, mettant directement ou indirectement en cause le président gestionnaire de l’Institution, Jean Claude Casanova, qui ont suscité l’indignation et la colère d’un groupe de notables de toutes obédiences, figurant parmi les tenants du « haut du pavé » de l’intelligentsia de l’hexagone… et d’autres sphères. (1)
En ces temps de tempête sociale et de protestations contre la misère et ses agents, on aurait pu imaginer que les problèmes posés aujourd’hui par le vivier des gouvernants de la République soulèvent des « indignations » de fond. Il n’en est, malheureusement, rien. Ce sont les affirmations de la Cour des Comptes, mettant directement ou indirectement en cause le président gestionnaire de l’Institution, Jean Claude Casanova, qui ont suscité l’indignation et la colère d’un groupe de notables de toutes obédiences, figurant parmi les tenants du « haut du pavé » de l’intelligentsia de l’hexagone… et d’autres sphères. (1)
« La Calomnie,
Monsieur… »
On peut lire dans « Le Monde » du 16 décembre
2013 : « Jean Claude Casanova, président de la Fondation Nationale des
Sciences politiques, est très injustement traité par les médias. Nous avons
voulu lui manifester notre soutien et notre estime. Nous sommes choqués de la manière dont plusieurs médias ont
parlé de Jean Claude Casanova à l’occasion de la crise de Sciences Po. Nous sommes témoins de la
passion de Jean Claude Casanova pour le Bien Public, de son intégrité
personnelle, de son désintéressement. La revue « Commentaires »,
qu’il dirige depuis 1982, dans un esprit de vérité et d’impartialité, est
reconnue internationalement comme l’une des plus sérieuses revues européennes.
Nous ne pouvons admettre, sans en être blessés et indignés, qu’on fasse courir
sur cet homme éminent des insinuations insultantes. »
Ce texte a été signé
par trente sept « indignés ». Parmi eux, d’anciens ministres,
des professeurs, des écrivains, des journalistes, des chroniqueurs
radiophoniques. Aucune de ces « insinuations insultantes » n’est
citée. Aucun fait, aucune parole repris par les medias ne sont simplement
évoqués. Le rapport de la Cour des Comptes, qui est sur la place publique
depuis des mois leur est inconnu. Comment expliquer une telle paralysie
intellectuelle ? Comment interpréter un tel cri de douleur accompagné d’un
certificat de bonne conduite ?
CASANOVA dessin de Fellini à ne pas confondre avec le faux... |
Peut-être cela révèle un désir de ne pas voir entachée la majesté du personnage. Un petit comptable, qu’il appartienne ou non à une Cour (des comptes) ne saurait s’en prendre à un éminent homme de Cour. Nos nouveaux ou anciens présidents rois l’ont adoubé sans réserves. En 2007, Sarkozy le nomme membre du Comité de réflexion sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions. Il est nommé en juillet 2012 membre de la Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique créée par François Hollande. Comment un personnage chargé par nos deux chefs d’État de participer à la « modernisation des institutions pour qu’elles retrouvent un équilibre, et à la rénovation morale de la vie publique pourrait t il être victime des plus honteuses insinuations ?
LE RAPPORT
Les contrôleurs comptables n’insinuent rien. Ils
constatent et interprètent. La logique et les règles comptables veulent qu’un
président d’une Fondation, chargé de « gérer » une école (en l’espèce
Sciences Po) ne puisse se dispenser d’assurer cette gestion. La sévérité du
rapport de la Cour des comptes, qui va jusqu’à envisager des poursuites
judiciaires et la saisine de sa propre Cour de discipline budgétaire et
financière, n’est pas sans fondement. On peut y lire que les irrégularités font
florès : « Primes exorbitantes, absence de contrôle, petits arrangements entre
amis, gaspillage de ressources publiques » (expressions tirées du rapport de la Cour des Comptes).
Parmi ces « anomalies » : Des enseignants chercheurs assurant
30% de leur service et payés 100%. Un président, J C Casanova, doublant sa
prime et à effet rétroactif. Un directeur fixant sa rémunération annuelle à
plus de 530 000euros. Des prêts « spéculatifs et dangereux »
contractés par l’IEP, sous la houlette du banquier, président de l’Institut
d’études politiques, Michel
Pébereau. Ce dernier vient
d’annoncer sur Radio Classique, qu’il renonçait à demander le renouvellement de
son mandat en mars 2013.
EN INTERNE :
Les conseillers à la Cour des Comptes ne sont pas les seuls à critiquer
l’action et le comportement des responsables de la gestion de l’École.
Le samedi 20 octobre 2012, une syndicaliste de sciences po et deux
enseignants chercheurs publient un texte sous le
titre : « Sciences Po doit en finir avec le fonctionnement
clanique de sa direction » … ce qui fait problème dans le fonctionnement
de Sciences Po : une pratique qui privilégie l’opacité, l’entre soi, et un
certain mépris pour les personnels qui font vivre l’Institution… la ligne de
défense : un mélange de mépris pour les questions posées en interne et
d’attitude outrée devant des critiques émanant de forces extérieures…
étouffement de tout débat, procédures verrouillées…
Le 27 novembre 2012, une assemblée de
personnels de Sciences Po (en fait une centaine
de personnes sur plus de 1000 salariés) votant à main levée ont demandé « au président du conseil
d'administration (Jean-Claude Casanova) et au président du conseil de direction
(Michel
Pébereau) de présenter leur démission ». Sans succès bien
entendu.
Le jeudi 29 novembre 2012 Nicolas
Jounin, enseignant chercheur en sociologie (Université Paris 8 St Denis)
écrit : « Il est temps d’en finir avec Sciences Po. L’État n’a
pas à financer l’entre soi élitiste. On ne dit pas ce qu’on a fait à
Sciences Po mais plutôt j’ai fait Sciences Po. L’établissement n’est pas
l’outil d’un apprentissage mais une fin en soi. Rituel d’intronisation et point
de contact des futures élites… »
Dans « Le Monde » du 28 décembre, un article demande le départ de
J C Casanova. Il est écrit par deux directeurs de recherche et un professeur
d’université, tous trois exerçant leur activité à Sciences Po. Il s’agit de Caroline Postel-Vinay, de Olivier Borraz et de Claire Andrieu.
Le Mercredi 30 janvier 2013, cette déclaration : « J’ai mésestimé le
fait que je n’appartiens pas à l’élite du pouvoir » : Pierre
Mathiot, directeur de l’IEP de Lille renonce à se présenter à la tête de
l’institution parisienne… j’ai renoncé en regardant ce qui s’est passé depuis 8
mois et les rapports de force dans les collèges électoraux… je ne partage pas
les valeurs et les certitudes de cette élite… à la question « que pensez vous du fait que certains professeurs
et des organisations étudiantes réclament le départ des dirigeants ? »
, il répond : ce qui
guide la démarche des dirigeants actuels est de conserver le pouvoir. L’influence
dans sciences po et à partir de sciences po, est au principe de l’existence
sociale et professionnelle de ces dirigeants, sur le même plan que leur
conviction absolue d’avoir toujours raison.
A cela s’ajoute, pour d’autres de ces dirigeants, l’intérêt objectif de
conserver des positions qui assurent un très bon salaire, une visibilité dans
l’espace social et des conditions de travail sans équivalent au sein de
l’enseignement supérieur. On retrouve beaucoup d’arrogance, une vraie
conscience de classe et, pour tout dire un très fort conservatisme…
… On doit se demander si une élite formée à l’abri des difficultés du monde
et de la connaissance intime des différences, est la mieux armée pour affronter
des situations inédites demandant des solutions innovantes … Aux critiques de la Cour des comptes et
des médias … les dirigeants de Sciences Po répondent par
le mépris. Cela …
symbolise des réactions de repli, alors qu’on pourrait attendre que se
développe une réflexion, et, peut
être une remise en question de certaines pratiques…
EN EXTERNE
Quant aux IEP (Instituts d’études politiques) de province et les Universités, ils sont ignorés et
méprisés par Sciences Po Paris. Il est à craindre qu’on risque de ne retenir
que les acrobaties de quelques notables destinées à "obésifier" leur
portefeuille. Mais ce n'est qu'un à-côté, une espèce de dommage collatéral de
la haute idée que les gestionnaires d'une telle institution se doivent d'avoir
d'eux-mêmes. L’ « arrogance » relevée par un député après avoir
entendu Jean-Claude
Casanova et Michel Pébereau n'est pas un vice accessoire. Elle est
la contrepartie nécessaire d'un projet d'établissement qui, depuis cent
quarante ans, sape l'égalité des chances.
Sciences Po a créé des succursales en économie et en politique. Cela lui
permet d’étendre son champ d’influence, même si leur utilité est contestable.
Ainsi en est-il du CEVIPOL. Là
encore, pas question de demander leur avis à ceux habilités à participer au
choix d’un directeur. Au
CEVIPOL (centre de recherches politiques de Sciences Po), la politique
« est un sport de combat ». Un nouveau directeur désigné par Jean
Paul Casanova « pilote » d’un comité de cinq membres obtient un avis
favorable du « Conseil » du CEVIPOL. Mais cet organisme est aussi
sous la Tutelle du CNRS et pas seulement sous celle de Sciences Po. Le CNRS
conteste la régularité de la procédure suivie. Motif : le candidat a été
choisi par le comité « ad hoc » ( cinq membres) piloté par Casanova,
au lieu d’être choisi par le Conseil du CEVIPOL dans son entier. Le CNRS
précise : Ce sont des façons de
faire totalement inhabituelles. Les gens de Sciences Po veulent faire leurs
petits arrangements avec leurs comités « Ad Hoc » (Le monde samedi 12
janvier 2013-02-11)
L’ÉTAT
Dès la parution du rapport de la Cour des Comptes l’État déclare placer
l’Institution « sous tutelle ». On pouvait penser que cette
« tutelle » exceptionnelle serait plus sévère que la tutelle
habituelle à laquelle sont soumis tous les organismes dépendant de lui. Or la
première mesure demandée aux responsables de Sciences Po fut simplement
ignorée.
Le 3 septembre 2012 la ministre de l’enseignement supérieur, Geneviève
Fioraso, avait demandé aux deux présidents des instances délibératives, le FNSP
qui gère l’IEP, Jean Paul Casanova pour le premier et Michel Pébereau pour le
second, d’attendre le rapport définitif de la Cour des Comptes pour désigner un
successeur au directeur décédé. Passant
outre la demande de la ministre, Casanova et Pébereau désignèrent un
directeur dans des conditions contestables. Au point qu’un des 24 candidats,
Bruno Toussaint avocat au barreau de Paris, projette d’attaquer la décision en justice. Il précise : la délibération de l’IEP (géré par le
FNSP) apparait grossièrement illégale. Quand une procédure est décidée, elle
doit respecter un certain nombre de principes, l’égalité des candidats et la
transparence. Cela n’a pas été le cas.
Quant à l’État ses liens, pour ne pas dire sa connivence avec l’équipe au
pouvoir à Sciences Po, apparaissent notamment dans son refus d’accepter le
projet de la Cour des Comptes de revenir, pour le réformer, sur le statut de
l’Institution. La ministre de l’enseignement supérieur est simplement invitée à
adresser un courrier à Mrs Casanova et Pébereau en leur demandant de s’engager
par écrit à mettre en œuvre les recommandations de la Cour. Elle peut douter de « l’engagement »
des deux patrons de Sciences Po.
Il est vrai que, déjà sous Sarkozy, le ministre de l’enseignement supérieur
était habitué à obéir aux ordres de l’Élysée. C’est le secrétaire général de
l’Élysée, Claude Guéant qui, après avoir accepté les demandes budgétaires du
directeur de Sciences Po, écrivait à son ministre de l’enseignement supérieur : « je vous propose d’accorder à
l’IEP de Paris les subventions qui sont demandées par son directeur :
2009 : 59 millions, 2010 :63 millions, 2011 : 66millions,
2012 : 68 millions. »
L’État a nommé comme administrateur provisoire de Sciences Po un conseiller
d’État, Jean Gaeremynck, issu de l’ÉNA promotion Voltaire, celle de l’actuel
président de la République. Il
semble que sa mission soit de courte durée, sauf à contrôler le nouveau
directeur. On peut lire en effet, le 17 février, qu’un nouveau processus de
désignation d’un directeur a été lancé. Sur 32 candidats, un comité de
recherche doit en auditionner six avant de prendre sa décision. Le choix est
déja fait. Inutile, pour le sommet de l’État de s’embârasser de procédures
futiles qu’il a mis en place. Un nouveau venu s’est découvert, le31 janvier
2013 une vocation de directeur de Sciences Po. Hollande l’a sorti de son
chapeau. Le favori de l’Élysée
serait Jean Pisani Ferry. Inutile d’attendre la décision du fameux comité de
recherche, qui devait choisir parmi les 6 candidats retenuus.. Sur Wikipédia on
peut lire : « Pisani Ferry
s'est présenté le 31 janvier 2013 comme candidat à la direction de Sciences Po
Paris à laquelle il sera nommé
courant mars 2013 par un système de cooptation organisé par le
gouvernement »
Jean Claude CASANOVA
Né à Ajaccio en 1930, sa panoplie professionnelle est impressionnante.
Sciences Po, l’ENA, la faculté de Nanterre, l’École supérieure du Pétrole, les
cabinets des ministres Jeanneney, Fontanet, Barre, Presses universitaires, Jury
littéraires, Institut français de relations internationales, Fondation Saint
Simon, Conseil économique et social, institut d’études
démographiques, Académie des sciences morales et politiques, Réforme des
collectivités locales, Cinéma Corse, jury BNF, Fondation Écologie d’avenir …
etc
Les « 37 indignés du haut du pavé cités qui soutiennent JC Casanova et ses
amitiés d’Etat » ont vu dans la revue « Commentaires » créée et
dirigée par Casanova, dans un « souci de vérité et d’impartialité », l’expression
d’une pensée originale, « forte et reconnue internationalement ».
Voilà les propos de Casanova sur sa revue : Le plus important dans la décision de créer Commentaire, c’est
d’abord le fait qu’Aron avait quitté le Figaro à ce moment là, et
qu’en 1977-78, le parti communiste, à cause de l’alliance offerte par
Mitterrand, redevenait menaçant et
influent grâce au programme commun qu’il inspirait largement… Donc Aron, et nous tous, nous vivons une
période d’inquiétude, de souci
politique »…
Quel courage,
quelle ouverture d’esprit pour celui qui allait diriger une Institution
pédagogique dont la mission est d’instruire, d’ouvrir le champ des possibles,
plutôt que de s’enfermer dans un conservatisme au service des intérêts des
classes dominantes !
Le fondateur
de Sciences Po, Émile Boutmy, n’écrivait-il pas, après la Commune de Paris de
1871 : « Contraintes de subir le droit du plus nombreux, les classes qui se
nomment elles-mêmes les classes élevées ne peuvent conserver leur hégémonie
politique qu’en invoquant le droit du plus capable. Il faut que, derrière
l’enceinte croulante de leurs prérogatives et de la tradition, le
flot de la démocratie se heurte à un second rempart fait de mérites
éclatants et utiles, de supériorités dont le prestige s’impose, de capacités dont
on ne puisse pas se priver sans folie. »
La crainte de la démocratie, c’est à dire, pour Boutmy et ses successeurs,
la peur de voir les classes populaires capables de s’auto organiser sans se
soumettre à une oligarchie conservatrice, conduit à bâtir un mur, un
rempart protecteur, une école
« bunker » réservée aux élites. La « démocratie » les
terrorise au point d’oublier le rôle universel, sans exclusive, de toute
institution pédagogique et républicaine. La République est leur
« affaire ». Que les dominés prennent conscience de leur infériorité
congénitale ! Le premier des 37« indignés », Badinter par sa
femme, est milliardaire grâce au décervelage publicitaire. Le géographe anarchiste
Élysée Reclus, en 1900, parlait de « l’ignoble réclame ». Mais faire
fortune dans « l’Ignoble » n’a jamais été un sujet d’études pour des
spécialistes de la Science Économique, spécialité scientifique de Casanova et
Pisani.
ET NOS INDIGNÉS ?
Ce rappel des aventures de Casanova et ses comparses leur fera-t-il revenir
sur l’aspect déplacé sinon dérisoire de leur indignation ? Leur déférence
à l’égard de leur majestueux héros ne plaide pas en ce sens. Passion pour le Bien Public, Intégrité personnelle, Désintéressement, Esprit
de vérité et d’impartialité, Reconnaissance par deux Présidents de la
République. Comment peut-on
commettre un sacrilège aussi vulgaire en lançant des « insinuations
insultantes » ? Et puis, il ne faut pas oublier sa passion pour les
grandes figures de notre histoire. Les deux Napoléon en font partie. Membre de
la Fondation Napoléon et du Souvenir Napoléon, il côtoie ou a côtoyé
d’éminentes personnalités comme le Baron Gourgaud ancien président, M Victor
André Masséna, Prince d’Essling, le Comte Nicolas Walewski. Enfin il participe
à l’opération Ste Hélène qui consiste en une souscription internationale pour
sauver la Maison de Napoléon à Ste Hélène.
Peuple digne et généreux, vous qui tenez le
« Bas du Pavé », vous n’allez pas contester ce noble souci
aristocratique pour garder un toit décent à celui qui fut notre pauvre et
impérial exilé.
AZ Paris le 17 février 2013
1) Les indignés du haut du pavé, avec quelques portraits d'eux...
Robert Badinter, Jean Baechler, François Bayrou, Pierre Bergé (actionnaire à titre privé du groupe Le Monde), Alain Besançon, Marcel Boiteux, Raymond Boudon, Rémi Brague, Jean-Denis Bredin, Monique Canto-sperber, Jean Clair, Yves Cuau,Jean Daniel, Bernard de Fallois, Alain Finkielkraut, Henri Froment-Meurice, Marc Fumaroli, Marcel Gauchet, Patrice Gueniffey, Claude Habib,
Ran Halévi, Pierre Hassner, Jacques Julliard, Milan Kundera, Jean-Pierre Le Goff, Emmanuel LeRoy Ladurie, Georges Liébert, Daniel Mahoney, Pierre Manent, Olivier Mongin,Pierre Nora, Mona Ozouf, Alain Pons, Philippe Raynaud, Pierre Rosanvallon,Dominique Schnapper, Paul Thibaud, Michel Zink.