samedi 19 janvier 2013

AH ! QUE MAUDITE SOIT LA GUERRE.


Et que soient maudits ceux qui la déclenchent, ceux qui l’approuvent et ceux qui restent les bras ballants et la cervelle vide devant le crime.

C’est dans des circonstances exceptionnelles et difficiles qu’un homme d'État se révèle, déclare le ministre de l’intérieur Valls pour glorifier la guerre et son chef de guerre. Guidé par le patronat et les banques, complice de la défaite récente des salariés sur le plan du droit social et économique, empêtré dans des projets de réforme inconsistants, inutiles ou mal préparés, il sentait se décomposer sa couronne de roi. Il ne restait plus que la guerre pour le défendre contre le mauvais sort. Le voilà qui prend l’uniforme de chef des armées. Vite, on va lui trouver un terrain de bataille. Son alter ego, le roitelet du Mali va lui offrir un grand champ d’exercice à la tuerie sur un plateau.

Finies les jérémiades des millions de victimes de l’austérité des licenciements, du chômage et de  la vie chère. Vive la Patrie. L’État patriotique se doit de protéger ses homologues étrangers, leur chef d’état, leurs richesses. Il doit faire les gros bras, montrer sa force. Le droit sur les conditions d’intervention est pour lui, accessoire et donc sans effet. Il est indifférent à toute morale quant aux conséquences de sa guerre sur les populations civiles.

Enfin Il va pouvoir « rendre vivante la peur » qui sommeille ou qui déjà inquiète ses propres citoyens.  Il a toujours un plan « vigie pirate » dans ses bagages. Paralyser ses ouailles, leur clouer le bec, pour cela rien ne vaut une belle guerre baptisée Croisade contre les Infidèles musulmans et terroristes d’Afrique. Initiative hasardeuse, roulage de mécanique imprudent, alors que les peuples de cinq pays nord africains ne sont opposés aux musulmans adeptes de la Guerre sainte que pour leurs actes terroristes et qu’ils ne s’opposent pas à ce que leurs gouvernements, déjà installés dans des constitutions autoritaires et religieuse (charia), négocient avec les groupes armés.

Cette forfanterie patriotique a déjà eu ses premiers effets encourageants : Un otage que notre brillante armée se proposait de libérer, en Somalie, a été tué ainsi qu’un des deux soldats en hélicoptère, préposés à la manœuvre. En Algérie, 45 salariés d’un centre industriel ou pétrolier viennent d’être pris en otages. Notre chef des armées n’a pas de chance. Mais la patrie est en danger. Faisons l’union sacrée. Nos élus et nos élites, grâce à la guerre, se frottent les mains. Ils peuvent, gauche et droite confondues, sabler le champagne avec les banquiers et les vendeurs d’armes.

L’armée commande Le bon peuple se tait et obéît. La « discipline est la force principale des armées ». Quelle aubaine pour ces criminels de guerre que de faire de chaque individu un soldat.

La qualité essentielle... du parfait soldat... c’est l’obéissance passive, l’abdication de toute individualité, le renoncement absolu à soi-même, la servilité abjecte et féroce du bouledogue...”, écrivait Blanqui. Et Proudhon complète : “Le type du machinisme est le soldat... On peut définir la discipline comme la substitution d’une idée étrangère à l’idée propre de l’homme. Le remplacement de son âme, de sa conscience, de son intelligence par une âme qui n’est pas la sienne. L’homme discipliné s’est désappris de lui-même. De tout temps on a fait une âme factice au soldat comme au moine... C’est une bête qu’on monte, qu’on gruge, qu’on enivre à propos, comme on endort l’autre avec l’opium de la théologie et de la piété. Où est l’homme dans le soldat, où est-il dans le moine ? »
 Alors, Bouledogue, Machine, Bête qu’on monte, qu’on gruge, à vous de choisir ! Et si on restait homme, après tout …

Archie Janvier 2013